Par
«Tamazight a pu retrouver sa place grâce aux efforts et volonté du président de la République qui accorde une importance particulière à la promotion de cette langue nationale et officielle.»
Invité d’honneur de l’Association nationale de promotion de la citoyenneté et des droits de l’homme, le docteur Mohamed Djellaoui, président de l’académie algérienne de la langue amazighe (Aala), est revenu sur cette institution dont il a les destinées. «Les portes de l’Académie resteront ouvertes à tous ceux qui sont capables d’apporter un plus aux projets de promotion de tamazight. Elle sera ouverte aux chercheurs et savants. L’Académie a besoin de tous car la mission est énorme» a dit l’orateur.
Parlant des objectifs, le docteur Djellaoui insistera sur la priorisation des projets à mener et à réaliser. «On doit tracer le programme de nos activités scientifiques et nos projets de recherches. Nous avons attendu cette académie depuis de longues années et nous espérons qu’elle oeuvrera pour le progrès et le développement de la langue amazighe. L’Aala commencera son travail en mettant des priorités, et elle compte réaliser ses projets sans précipitation», a ajouté le président de l’Académie. Dans son allocution, l’enfant de Bouira reviendra sur le parcours et les péripéties qui ont mené le combat identitaire à ce stade. «La promotion de la langue se poursuit toujours avec plus d’efforts et de savoir.
D’une langue nationale à une langue officielle, puis à l’officialisation de la fête de Yennayer et enfin à la naissance de l’Aala grâce à un long combat identitaire et surtout à la volonté du président de la République Abdelaziz Bouteflika, à qui je rends un grand hommage pour avoir donné à tamazight sa place sur la scène linguistique nationale et officielle. Tamazight a pu retrouver sa place grâce aux efforts et volonté du président de la République ayant redonné à la langue amazighe sa place dans la société algérienne, et qui accorde une importance particulière à la promotion de cette langue nationale et officielle», a-t-il précisé. Il citera également au passage feu Mouloud Mammeri qui, selon lui, reste le précurseur de la lutte identitaire.
«La mise en place de l’Aala demeure une consécration des efforts et des recherches menées par les linguistes amazighs à leur tête Mouloud Mammeri. Aujourd’hui, nous concrétisons leurs aspirations» dira le président de l’Aala. Il y a lieu de rappeler que la création de l’Académie algérienne de la langue amazighe, dont le projet de loi organique a été adopté, en juin 2018, par le Conseil des ministres, est venue couronner le long processus de l’officialisation de cette langue, élevée au rang de langue nationale et officielle par la Constitution de 2016, laquelle a prévu la création de cette instance placée auprès du président de la République.
La Constitution amendée de 2016 stipule dans son article 4 que tamazight est également langue nationale et officielle et que l’Etat oeuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national. Il est ainsi prévu, dans le cadre de la promotion de cette langue, la création d`une Académie algérienne de la langue amazighe chargée, notamment de recueillir le corpus national de la langue amazighe dans toutes ses variétés linguistiques, d’établir la normalisation de la langue amazighe à tous les niveaux de description et d’analyse linguistique, et d’élaborer un dictionnaire référentiel de la langue amazighe.
La composition de l’Académie, fixée à 50 membres au plus, choisis parmi les experts et compétences avérés dans les domaines des sciences du langage et en rapport avec la langue amazighe et les sciences connexes, vise, comme l’a déclaré le chef de l’Etat «la réappropriation de tamazight par toute l’Algérie comme l’un des facteurs de consolidation de l’unité de son peuple (…). Langue nationale et officielle, tamazight, que l’Etat oeuvrera à promouvoir comme en dispose la Constitution, a désormais besoin de l’apport des compétences nationales dans ce domaine, pour développer, au sein de l’Académie, les instruments et les règles à même d’accroître l’usage et le rayonnement de cette langue, partie indissociable de notre identité nationale».