Promotion de la démocratie en Algérie Le rôle du citoyen et de la société civile mis en exergue

Promotion de la démocratie en Algérie Le rôle du citoyen et de la société civile mis en exergue

Le rôle du citoyen et de la société civile dans l’exercice démocratique et la prise de décisions a été débattu, hier, lors d’une journée parlementaire sur la démocratie, organisée par le Conseil de la nation à Alger.

Bouzid Lazhari, ancien sénateur, a évoqué « le pouvoir de l’argent », un phénomène qui touche la classe et les partis politiques au centre de la décision et qui souvent traduit les aspirations et les vœux des détenteurs de ces fonds. Alors, pour lui, le citoyen doit faire preuve d’une extrême vigilance et imposer sa participation aux travaux au sein du Parlement et des assemblées élues. L’intervention du citoyen doit se faire en exerçant « le contrôle » sur l’activité des élus. « Dans certains pays démocratiques, le citoyen peut même retirer le mandat au parlementaire », a-t-il indiqué. L’autre moyen d’implication des citoyens est « la concertation » dans tous les domaines, avant le débat et la confection des projets de loi. Pour Mohamed Bousoltane, enseignant à l’université de droit d’Oran, l’intervention de la société civile peut se faire à travers « la délibération, le dialogue et la négociation dans certains cas ». M. Lazhari a plaidé pour l’ouverture des travaux des commissions parlementaires aux citoyens et à la presse dans la mesure où « plusieurs aspects d’une importance extrême ne sont pas évoqués durant les travaux en plénière ». « Ces travaux ne doivent pas se dérouler à huis clos », a-t-il noté. Pour lui, le Parlement doit aussi disposer d’un registre des doléances dans lequel les citoyens peuvent porter leurs suggestions, remarques et problèmes. La loi de finances doit être élaborée, selon le conférencier, par les commissions parlementaires et non par le gouvernement qui remet un texte prêt et ficelé aux parlementaires pour quelques modifications. Il dira que les citoyens doivent « prendre part au débat sur la loi sur le règlement budgétaire pour faire des commentaires et faire part des témoignages pouvant donner lieu à des enquêtes ». Outre la déclaration de patrimoine et des dettes des élus pour garantir la transparence, le conférencier propose « d’édicter une loi pour réglementer les comportements des parlementaires ». Mohamed Bousoltane a déploré la non-exécution des dernières lois sur la commune, la wilaya et la société civile en raison de la non-promulgation des textes d’application. Pour lui, la réglementation sur le financement des associations vise à « garantir la transparence dans la gestion politique locale ».

Nouria Bourihane