Promoteurs ansej: “Nous voulons une solution durable”

Promoteurs ansej: “Nous voulons une solution durable”

Les concernés ont décidé, depuis avril 2016, de geler tous les remboursements des crédits bancaires et les PNR, ainsi que les paiements des impôts et les cotisations Casnos jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications.

“Les pouvoirs publics n’ont affiché, jusque-là, aucune réelle volonté de régler le problème posé par les promoteurs Ansej, Cnac et Angem. Le rééchelonnement qu’ils proposent ne constitue qu’un traitement symptomatique du problème.

Or, ce que nous demandons est une thérapie de fond à travers une amnistie générale.” C’est en ces termes que Yacine Guellal, secrétaire général du Collectif d’appui à la microentreprise (Came), à Tizi Ouzou, résume la situation conflictuelle qui oppose les promoteurs des microentreprises à l’État depuis plusieurs années.

À travers cette amnistie générale, les promoteurs des microentreprises créées dans le cadre des trois dispositifs Ansej, Cnac et Angem ne réclament pas, selon Yacine Guellal, des mesures d’assistanat — qui serviraient plus à l’achat de la paix sociale pour une courte durée — mais plutôt des mesures d’accompagnement qui rendraient économiquement viables ces milliers de microentreprises en difficulté sur le territoire national.

“Aujourd’hui, plus de 90% des 1 300 000 microentreprises créées sur le territoire national depuis la mise en place de ces dispositifs sont en difficulté.

L’objectif initial de ces dispositifs, à savoir l’éradication du chômage et la création de richesses, ne peut être atteint avec l’état actuel de ces microentreprises devenues un nouveau champ de vulnérabilité pour les jeunes”, nous explique le représentant du collectif, non sans rappeler que ces promoteurs ont décidé, depuis avril 2016, de geler tous les remboursements des crédits bancaires et les PNR, ainsi que les paiements des impôts et les cotisations Casnos, jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications.

Parmi les revendications exprimées par ces promoteurs figurent, en premier lieu, l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires et l’assainissement du passif de ces microentreprises. Plus concrètement, et au titre de l’amnistie générale, le Came réclame, entre autres, la prorogation des délais de remboursement, la bonification des taux d’intérêt à 100% avec effet rétroactif, la suppression des pénalités de retard et l’instauration d’un régime fiscal et parafiscal propre à la microentreprise.

Au titre de l’amélioration de l’environnement de travail, le collectif réclame, selon M. Guellal, la réglementation de la sous-traitance, l’accès des microentreprises aux marchés publics et leur accès au foncier. “Il s’agit là de l’ordonnance que nous prescrivons pour faire sortir la microentreprise de cette asphyxie économique qui n’est ni dans l’intérêt des promoteurs ni dans celui de l’État en cas de fermeture de toutes ces petites entités économiques”, estime Yacine Guellal.

Il est à noter que les promoteurs de la microentreprise de Tizi Ouzou viennent encore de lancer un appel à un rassemblement devant le siège de l’Ansej, qui sera suivi d’une marche vers celui de la wilaya, le 14 mai prochain, pour faire entendre, à nouveau, leurs revendications.

Samir LESLOUS