Retour des tensions à Ouargla qui vit actuellement au rythme de la contestation et de la protesta. En effet, une dizaine d’agents de sécurité licenciés par une société de sécurité et de protection pour avoir organisé une grève, ont menacé, hier, de se suicider, en se jetant du haut d’un bâtiment non loin de la wilaya de Ouargla.
Un fait grave car il intervient à un moment où l’Etat déploie d’énormes efforts pour tenter d’apaiser les tensions qui s’exercent sur certaines villes du sud du pays. Cette décision de licenciement des quelque 132 agents de sécurité de cette entreprise s’inscrit en porte-à-faux avec les mesures et instructions prises par Abdelmalek Sellal.
Lors de sa visite à Béchar en mars dernier, le Premier ministre avait assuré que toutes les requêtes sociales de la population de Ouargla seront prises en charge par le gouvernement. Il avait abordé la révolte des jeunes de Ouargla contre la précarité et le chômage sans détour, et avait même reconnu la justesse, voire la légitimité des revendications des sans-emploi. Il avait martelé devant une assistance restée toute ouïe : « Le gouvernement va répondre à toutes les revendications. Des mesures seront prises ».
Sellal qui avait salué la célérité des jeunes Ouarglis à formuler leur demande sans pour autant recourir à la violence, avait par ailleurs mis en exergue ce qu’il a considéré comme une incroyable prise de conscience de ces jeunes, qui ont refusé ouvertement, a-t-il insisté, que leur mouvement soit instrumentalisé pour mettre en péril la stabilité du pays. Cette nouvelle tension qui plane sur Ouargla vient balayer d’un revers de la main toutes les promesses du Premier ministre.
Moins de deux mois après son discours, dix personnes ont menacé, hier, de mettre fin à leurs jours. Et la question qui reste posée aujourd’hui ne prête à aucune équivoque : s’agit-il de promesses non tenues par les plus hauts responsables de l’Etat, ou d’un acte isolé d’un directeur de société rompu à des pratiques d’un autre âge ?
Fadel Djenidi
