Le sénateur du RND a interpellé le Premier ministre sur un centre de formation de la ressource humaine relevant d’Illizi, qui n’a pas vu le jour.
«A rrêtons de faire de la promotion du Sud un slogan, les engagements des officiels ne sont pas traduits sur le terrain», a martelé le sénateur du Rassemblement national démocratique (RND), Abbas Boumama. Intervenant lors d’une séance de questions orales tenue jeudi dernier au Conseil de la nation, ce sénateur d’Illizi a mis en garde les pouvoirs publics contre les promesses non tenues pour les gens du Sud. «On parle du Sud comme si tout est réglé, mais rien n’a été fait en réalité», a-t-il déploré. «Il y a beaucoup de promesses qui ne sont pas tenues», dit-il sur un ton qui cache mal une mise en garde contre une éventuelle colère de la population du Sud.
Bouamama a interpellé le Premier ministre sur le projet de réalisation d’un centre de formation de la ressource humaine relevant du secteur à Illizi, lequel n’a pas vu le jour depuis 2013, date de sa visite dans la région. Dans sa réponse, lue en son nom par la ministre chargée des Relations avec le Parlement, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rappelé que ce projet relevait du secteur dans la wilaya d’Illizi, et il a indiqué avoir donné des instructions lors de sa visite dans cette wilaya en 2013 pour programmer le projet afin de satisfaire les besoins du groupe Sonatrach et créer de l’emploi au profit des jeunes de la région.
«Un site a été affecté initialement pour abriter le centre et l’Entreprise nationale de génie civil a été chargée de l’aménager et définir les spécialités de formation, mais la réalisation a buté dès les premières étapes contre des difficultés liées au statut juridique du site proposé, a-t-il poursuivi assurant que les efforts se poursuivaient pour trouver un autre site devant abriter le centre. Aussi, le sénateur a émis le souhait de voir ce projet se réaliser sur le terrain dans les délais les plus proches. Bouamama a saisi l’occasion pour éplucher quelques vérités sur la politique de l’embauche menée par le groupe Sonatrach.
«Les recrutements se font toujours à Hydra avant de les transférer au Sud», a-t-il déclaré pour rappeler une instruction ferme du gouvernement interdisant tout recrutement pour le Sud au niveau de la direction générale. Le scénario des événements du Sud est encore vivant dans l’esprit des citoyens. Rongés par le chômage et irrités par leur marginalisation, les jeunes du Sud ont méné une protestation pendant plus d’un mois réclamant leur droit à l’embauche par la société Sonatrach. «On ne veut plus parler des chauffeurs et des agents de sécurité, nous avons des compétences dans le Sud», a-t-il affirmé en précisant que les gens du Sud sont bien formés.
Bouamama a rappelé dans ce sens que l’université d’Illizi forme des centaines de diplômés chaque année. Il a tenu donc à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation des gens du Sud qui attendent avec impatience la concrétisation des engagements pris envers la région. A croire les propos du sénateur, les engagements sont restés lettre morte. Pourtant, suite à la démonstration de force menée par les chômeurs de la région en 2013, le gouvernement avait pris une batterie de mesures pour apaiser les tensions. Crédits bancaires à taux zéro, préférence locale dans le recrutement, obligation pour les entreprises d’assurer des formations, sont entre autres les mesure prises par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour ramener le calme dans cette région.