Prolifération de bars illicites à Tizi Ouzou, les populations de Makouda et de Tigzirt en colère

Prolifération de bars illicites à Tizi Ouzou, les populations de Makouda et de Tigzirt en colère

La colère et la contestation, nées depuis samedi au niveau de la localité de Boudjima, commune de la Kabylie maritime, à 25 km au nord de la ville des Genêts, font tâche d’huile. En effet, après que les habitants de cette commune eurent enclenché un mouvement de protestation pour dénoncer la prolifération de bars et de cabarets illicites sur le territoire de leur commune et amener ainsi les autorités, notamment les services de sécurité, à sévir contre ces lieux qui sont à l’origine d’un climat d’insécurité généralisé, c’est au tour des habitants des villages des communes voisines, notamment Ichariouène, commune de Makouda, et El Qalaâ, commune de Tigzirt, d’intégrer ce mouvement.

Hier matin, ils étaient très nombreux à bloquer la route menant de Boudjima vers Tigzirt au niveau du point de jonction du CW7 et de la RN71, aux limites territoriales de ces communes pour protester, une nouvelle fois, contre la prolifération des bars clandestins et des cabarets.

Si, en effet, au début, les habitants de Boudjima se sont élevés contre les cabarets situés aux frontières avec la commune de Ouaguenoun, l’action d’hier visait aussi les autres lieux de débauche similaires implantés au lieudit Chréa. Boudjima, cette commune jadis havre de paix, est devenue le «paradis des cabarets illicites». Ces lieux, tout naturellement, sont une véritable source d’insécurité et autres maux.

Fréquentés expressément par des énergumènes de tout acabit de la localité et d’autres venant des autres wilayas, principalement des gens du versant est de la wilaya de Boumerdès, cette région est livrée à elle-même et l’insécurité est maîtresse des lieux. Ces bars et cabarets ont déjà été fermés il y a environ quatre ou cinq années, mais ils ont rouvert dernièrement. Du coup, le CW37 est un haut lieu de danger.

La nuit, seuls les téméraires osent l’emprunter. Chaque virage est synonyme de danger. La contestation dure donc depuis samedi. Tout a commencé, pour rappel, avec l’incident qui s’est produit ce jour-là et qui a débuté à Ouaguenoun quand une sorte de guerre de gangs avait éclatée.

Une bagarre, avec usage d’armes à feu, de chiens et d’armes blanches qui s’est propagée aux cabarets implantés sur le territoire de la commune de Boudjima, au lieudit Alma Tahgat.

Ceci a poussé la population à réagir en procédant à la fermeture du CW37, toujours bloqué. Le lendemain, dimanche, le siège de l’APC de Boudjima a été fermé.

Il l’est demeuré hier encore pour la troisième journée consécutive. Avant-hier, les protestataires se sont rendus à Tigzirt où ils ont observé un sit-in devant le tribunal et demandé au procureur de la République, à qui ils sont remis une pétition, d’ordonner la démolition des cabarets. Ainsi donc, cette commune qui dit non à cette fatalité est sur une vraie poudrière. Il va sans dire aussi que le blocage des axes routiers isole la commune et cause bien des désagréments aux usagers.

B. B.