Le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, a effectué une visite d’inspection dans la wilaya de Bejaia. Il est venu inspecter certains projets structurants qui accusent un retard injustifiable.
C’est le cas plus particulièrement de la bretelle autoroutière devant relier le port de Béjaïa à l’autoroute est-Ouest, via Ahnif mais aussi de l’échangeur des «Quatre chemins». Forcément, sa première halte durant son long périple a été la localité d’Amalou. Il a notamment à s’enquérir du taux d’avancement des travaux de la pénétrante autoroutière, lancés le second semestre de 2013. Le projet accuse un retard considérable en raison notamment des oppositions, formulées par les propriétaires de terrains, concernés par le tracé. Ils réclament la revalorisation du prix des indemnisations, jugé en deçà du prix pratiqué sur le marché de l’immobilier.
Et sur ce point précis, le ministre s’est montré catégorique. «Il n’y a pas de revalorisation. Le barème des indemnisations est national. Ceux qui ne sont pas satisfaits peuvent faire un recours par voie de justice», a-t-il rétorqué en guise de réponse solennelle. Et de déplorer dans la foulée, que seulement 35 km sur un total de 100 km linéaire du tracé de la pénétrante ont été réalisés ; une section en mesure de recevoir le revêtement en goudron. Rappelons qu’en avril 2013, le Premier ministre avait exhorté les dirigeants de l’entreprise chinoise de faire un effort pour livrer la pénétrante autoroutière avant les 36 mois prévus initialement. Par politesse, les Chinois avaient acquiescé. L’épreuve du terrain en a décidé autrement.
Pourtant, M. Kadi a insisté à nouveau auprès des dirigeants de la même entreprise afin d’accélérer la cadence. «Il faut doubler d’effort pour rattraper le retard et livrer le projet dans les délais impartis», a-t-il encouragé.
Aussi, au sujet du projet de dédoublement de la RN 26, le ministre a clairement signifié aux initiateurs du projet, l’APC d’Akbou et la direction des Travaux Publics à Béjaïa, que ce n’était pas une bonne idée de lancer les travaux alors que la pénétrante n’a pas été ouverte, du moins en partie, à la circulation. «Actuellement, la RN26 connaît une circulation dense. Si nous lançons les travaux de son dédoublement, nous allons l’étouffer. Il est préférable d’attendre jusqu’à l’achèvement d’une partie de la pénétrante pour y basculer progressivement le trafic routier», a-t-il préconisé. Pour lui, cela tombe sous le sens d’étouffer un axe routier, complètement asphyxié.
Autre ouvrage d’art, qui donne beaucoup de soucis aux responsables du secteur des Travaux publics : l’échangeur des «Quatre chemins». Un premier pont de l’ouvrage, confié à l’ENGOA, a été réalisé et mis en service. Mais la vox populi le qualifie de «gros dos d’âne.» Selon les cadres de la DTP de Béjaïa, le lancement d’autres parties de l’échangeur est conditionné au déplacement des réseaux divers (gaz, téléphone, MT, oléoduc et gazoduc). S’agissant de ces deux dernières conduites, oléoduc et gazoduc, l’entreprise Sonatrach avait opposé son veto quant à leurs déplacements. Mais cette opération de délocalisation serait en cours, a-t-on assuré.
Le ministre des Travaux Publics et la délégation qui l’accompagnait, se sont rendus ensuite au port de Bejaia pour inspecter le projet de réalignement du quai central et nord-ouest du vieux port de commerce. Le projet a été confié à l’entreprise nationale COSIDER pour un peu plus de 1,74 milliard de dinars ; quant au délai de réalisation : 30 mois. A son achèvement, le projet devrait mettre fin au problème de congestion du port et de réduire davantage le temps que passe les bateaux soit en rade ou au quai.
Le ministre s’est rendu ensuite dans la région Est où il a eu à inspecter les travaux d’éclairage des trois tunnels entrant dans le cadre du projet d’aménagement du tronçon de la RN43 reliant Béjaïa à Jijel. Un projet lancé en 2008 mais qui n’est pas encore achevé même bien que l’axe routier soit ouvert à la circulation. Dans la ville historique de Kherrata, le ministre s’était rendu en fin de journée en vue de voir de visu où en est le projet d’évitement de la ville, qui a accusé aussi beaucoup de retard en raison de l’opposition d’une famille propriétaire du terrain. Le taux d’avancement aurait atteint les 80%, a-t-on affirmé.
Salim Aït-Sadi