Projets de loi sur la santé et le travail, Louisa Hanoune voit «rouge» !

Projets de loi sur la santé et le travail, Louisa Hanoune voit «rouge» !
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Voulant rééditer d’exploit ayant amené, auparavant, les pouvoirs publics à annuler la loi sur les hydrocarbures, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, compte sur une mobilisation la plus large possible en faveur du retrait des projets de loi, proposés par le gouvernement, et portant respectivement sur le secteur de la santé et celui du travail.

C’est ce qui ressort de nouveau dans le discours habituel plein de verve de Louisa Hanoune au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée, hier samedi, à Alger, conséquemment à la tenue de d’une session ordinaire du comité central du parti. Axant son intervention, la conférencière a expliqué que le projet de loi sur la santé porte atteinte à la gratuité des soins et qu’en fin de compte, a-t-elle tranché, ces deux projets ne sont pas amendables.

Lors de la présentation du contenu des questions traitées par l’instance du PT, il a été question, pêle-mêle, des préparatifs du renouvellement de toutes les structures du parti, ainsi que de la préparation de la conférence nationale du parti mais aussi de questions de dimension internationale dont la plus saillante est l’entreprise de solidarité affichée à l’égard de la Cause palestinienne et que le Parti des travailleurs est en train de mener, conjointement, avec la Centrale syndicale, UGTA, dans le cadre de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples (EITP).

L’appel à mobilisation a été signé aussi bien par des personnes de poids connue pour leur lutte que par des juifs qui ont affiché clairement leur opposition à l’idéologie sioniste, selon la responsable politique. Sur le même sujet, Louisa Hanoune a annoncé qu’une rencontre d’évaluation de cette mobilisation se tiendra le 29 du mois de novembre prochain.

Évoquant la situation présente du pays eu égard aux prétentions internationales, la pasionaria du monde des travailleurs est allée même jusqu’à déclarer que vu l’agonie qu’il subit, actuellement, le capitalisme impérialiste s’est lancé dans une entreprise de «daechification » du Moyen-Orient dans une guerre mondiale caractérisée par la traîtrise de certains pays arabes et de la Turquie et qui s’est étendue aux pays du Sahel. Aucun continent ne sera épargné, a averti l’oratrice.

L’Algérie est à la croisée des chemins et subit présentement des pressions afin qu’elle s’implique militairement au sein de la Coalition internationale, a-t-elle martelé. En ce sens, et pour parer à tout danger qui guette le pays, le CC du PT a décidé de la tenue d’une rencontre au niveau régional, dont le point de départ sera la ville de Ghardaïa, a indiqué Louisa Hanoune. Elle a expliqué que la tension que connaît la région de Ghardaïa nécessite une solution globale, à savoir sur les volets sécuritaire, politique, économique, et social afin d’assécher, a-t-elle dit, les viviers de la grogne sociale. Une grogne sociale qui est instrumentalisée par des réseaux maffieux afin de semer la fitna, a-t-elle soutenu.

Deux ex-Premiers ministre sont allés en visite à Guerrara -Ghardaïa- et à chaque fois la situation se détériore, a dit Louisa Hanoune se refusant à divulguer leurs noms. En ce qui la concerne, la protestation des policiers a figuré parmi les points abordés par le CC du Parti des travailleurs et la question d’un syndicat spécifique à ce corps est non seulement acquiescée, mais elle a été de tout temps revendiquée par le Parti, comme a tenu à déclarer Louisa Hanoune.

Selon la Constitution, seule l’ANP est exclue du droit à une représentation syndicale, a encore dit la responsable. Interrogée à propos du dossier exhumé récemment par quelques titres de la presse, relatif aux dossier des moines de Tibhirine, Louisa Hanoune a préféré rétorquer que l’État algérien est à l’aise maintenant sur ce sujet parce que, a-t-elle dit, la déclaration de guerre lancée contre le pays par les officiels français et notamment le traitement médiatique fait de la part de leurs médias, a cédé la place à des propos plus mesurés. C’est un dossier qui est ressorti cycliquement à travers la presse pour des desseins inavoués, selon elle.

Sur un autre registre, elle a répondu qu’elle n’avait pas de commentaire à faire à propos de l’initiative du FFS : Front des forces socialistes, ayant trait à une mobilisation pour un consensus national. Nous n’avons pas encore rencontré les dirigeants du FFS pour discuter avec eux et éventuellement prendre position, a tranché la responsable.

Toutefois, Louisa Hanoune en appelle au président de la République afin d’accélérer la cadence dans la réforme politique, promesse qu’il a prise, il y a déjà six mois, lors de sa réélection à la tête de la magistrature suprême du pays, a-t-elle rappelé, tout en se permettant de confier qu’elle a été reçue au cours d’un débat sur le système LMD par le président Bouteflika et qu’actuellement «il n’y pas de vacance du pouvoir», a-t-elle assuré.

Cependant, voulant ménager le chou et la chèvre, Louisa Hanoune est tombée à bras raccourcis sur Amara Benyounès et Abdessalem Bouchouareb, à propos de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC pour l’un, et du respect de la règle des 51/49% pour l’autre. L’expression qu’elle aura eu à utiliser fût «un coup de poignard dans le dos des martyrs de la Révolution nationale.

Mohamed Djamel