Les négociations entre le constructeur d’automobiles français et les représentants du ministère algérien de l’Industrie ont finalement achoppé sur le lieu d’implantation de l’usine. Renaut refuse en effet de s’installer à Bellara et la partie algérienne estime, elle, que le choix du site ne peut être changé. Du moins pour le moment.
Le projet d’implantation d’une usine du constructeur français d’automobiles, Renault, en Algérie peine à avoir le jour. Les responsables de Renault viennent d’informer le partenaire Algérie de leur refus de s’implanter à (Jijel). La partie algérienne laisse entendre que le changement du lieu de l’implantation de l’usine n’est pas à revoir, du moins pour le moment.
Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Mohamed Benmeradi, a indiqué, hier à Alger, que le constructeur français d’automobiles, Renault, a refusé d’implanter son usine à Bellara (Jijel), ce qui a fait traîner les négociations sur ce projet. «Les discussions ont pris plus de temps que prévu.
Le partenaire étranger a considéré que le lieu proposé pour l’implantation de l’usine est loin du bassin de l’emploi et qu’il n’offrait pas les opportunités nécessaires», a déclaré Mohamed Benmeradi à la presse, en marge de la réunion de la commission mixte algéro- allemande. Le ministre de l’Industrie a expliqué que la décision du gouvernement algérien d’implanter cette usine dans la wilaya de Jijel a été dictée par le besoin de créer un équilibre entre les régions en matière d’investissement
D’ailleurs, l’Algérie a mis en place une stratégie pour attirer les investissements dans le cadre de l’équilibre des régions, rappelle- t-il, à ce propos. Selon le ministre, la partie française a avancé le facteur du manque de main-d’oeuvre qualifiée dans la wilaya de Jijel et a considéré dans ce sens que seules les grandes villes, comme Alger ou Oran, sont en mesure de fournir la ressource humaine, nécessaire à la réalisation de ce projet.
Pour la partie algérienne, le changement du lieu de l’implantation de l’usine n’est pas à revoir, du moins pour le moment, a laissé entendre Mohamed Benemeradi qui indique, toutefois, que les négociations se poursuivaient sur ce projet. «Nous n’avons pas encore proposé un autre lieu pour la construction de l’usine, nous tenons à ce que le projet soit réalisé à Bellara», a-t-il ajouté.
«Pour nous, la zone de Bellara c’est l’arrière-pays de Constantine qui est une plateforme de l’industrie mécanique », a indiqué le ministre. Fin janvier dernier, une délégation d’experts du groupe automobile français s’est rendue à Jijel pour s’enquérir de la disponibilité des ressources hydriques, de l’énergie électrique et gazière, ainsi que de l’aménagement de cette zone qui s’étend sur une superficie de 532 hectares.
La première voiture de cette usine sera livrée 18 mois après la conclusion de l’accord négocié, depuis quelques années, entre les deux parties. Selon le plan arrêté pour ce projet, l’usine de Renault devrait produire 75 000 véhicules dans une première étape, une production appelée à augmenter de 150 000 véhicules dans une seconde phase.
L’usine produira des véhicules avec un taux d’intégration de la production nationale de 20 à 25 % dans une première étape et qui pourrait passer à 60%, avec l’intégration de la pneumatique et du vitrage. Mais le nombre de sous-traitants algériens, en mesure de participer à ce projet, reste encore insuffisant, seulement cinq ou six ont été identifiés dernièrement.
Le projet de construction d’une usine Renault en Algérie a suscité un intense débat sur les possibilités de le concrétiser réellement. Certains observateurs estiment que la vague de critiques des délocalisations, qui a suivi en France l’inauguration de l’usine de la firme au losange à Tanger, risquait de faire tomber à l’eau l’usine d’Algérie.
Pour eux, le constructeur français n’a pas besoin d’une deuxième usine en Afrique du Nord, après l’inauguration de celle de Tanger. Mais Carlos Ghosn, P-DG de Renault, a démenti ces informations en déclarant, février dernier, lors de l’inauguration de l’usine de Tanger que son groupe est intéressé par le projet d’une usine en Algérie, affirmant que les discussions continuaient avec la partie algérienne.
R. N