Les dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 ne semblent pas du goût de certains investisseurs.
C’est le cas d’ailleurs du constructeur automobile français Renault qui avait récemment, faut-il le rappeler annoncé son intention d’implanter prochainement une usine d’assemblage automobile à Rouiba, dans la banlieue est d’Alger.
Ainsi, Renault impose des conditions quant à la réalisation de son projet, et souhaite avoir des garanties fiscales et juridiques en Algérie, selon le journal électronique » TSA » qui cite une source proche du dossier.
» Renault possède un projet d’usine de montage automobile en Algérie pour y produire notamment des utilitaires destinés au marché algérien, mais le constructeur conditionne son implantation à la fin de la confusion actuelle « , explique-t-on à TSA.
Renault souhaite en effet avoir des garanties fiscales et juridiques en Algérie. » Il y a une confusion totale concernant les investissements en Algérie actuellement. Et puis il y a les relations algéro-françaises qui ne facilitent pas les choses « , ajoute notre source. « .
Il y a lieu de signaler que la décision d’implanter une usine de montage automobile en Algérie a été prise l’été dernier au cours d’un déjeuner à Paris entre Hamid Temmar, ministre de l’Industrie, et Carlos Ghosn, P-DG de Renault. Yazid Sabeg, homme d’affaires d’origine algérienne et actuel commissaire à l’Intégration en France, a été à l’origine de cette rencontre. Depuis, le projet est entouré de la plus grande discrétion.
D’après la dernière annonce du groupe français, rapporté par la presse française, La Société nationale des véhicules industriels (SNVI), l’héritière de Berliet), spécialiste en construction des camions et des autobus, devrait être le partenaire de Renault dans le projet. Comme l’exige la loi algérienne sur les investissements étrangers, la SNVI va détenir 51% du projet et Renault 49%.
Le management sera toutefois assuré par le groupe français. La future usine Renault produira quelque 50 000 véhicules par an, tous destinés au marché algérien. Mais, le constructeur français et le gouvernement algérien continuent de garder le silence.
Renault a certes reconnu l’existence de discussions avec Alger sur cette usine mais sans donner de détails sur le montant exact de l’investissement. En revanche, les économistes estiment que le projet concernera le montage seulement, qui va profiter davantage à Renault.
» Dans une usine de montage, seuls les ouvriers directement employés par l’usine sont concernés », explique un économiste. » Un tel projet va profiter davantage à Renault qu’aux Algériens. Ce constructeur va se contenter de faire le montage et de profiter d’un éventuel retour du crédit automobile pour les voitures fabriquées en Algérie « , ajoute le même économiste.
Samira H.