« C’est un projet capital et fondamental pour notre accession à l’OMC. Il est aussi important pour la protection des consommateurs et la lutte contre toutes les formes de fraude et de contrefaçons qui nous viennent de partout ».
Le coup de gueule du ministre du Commerce n’avait pas son pareil avec le sentiment qu’il avait que les trois protagonistes en charge de la réalisation du projet du Laboratoire en ce sens que chacun d’eux rejetait la balle à l’autre pour justifier l‘injustifiable. A savoir le retard criard accusé dans l’achèvement du projet.
Amara Benyounès s’est déplacé aujourd’hui sur les lieux à Sidi Abdallah dans la commune de Rahmania où est érigé le projet. Non pas pour l’inaugurer. Loin s’en faut ! Mais parce qu’il a répondu quelque peu au cri de détresse du patron de l’entreprise à qui la réalisation du laboratoire a été confiée. Il s’est plaint de ce que des entraves lui soient mises en travers de sa route l’empêchant ainsi de poursuivre les travaux. A savoir la remise des restes des plans de la structure.
Le directeur du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l’emballage, également maître de l’ouvrage charge le bureau d’études qui s’en défend. La polémique dure quelques minutes avant que l’ex-ministre de l’Industrie n’y mette un terme, persuadé que l’on faisait du surplace non sans intimer l’ordre au directeur CACQE d’appliquer la règlementation en la matière, laissant entendre que des sanctions pourraient être prises. Pour lui l’essentiel était de livrer cette structure dans les délais, c’est-à-dire en février 2015.
Inscrit en avril 2005 pour un montant de 23 millions de dinars, le projet de Laboratoire d’essais a été réévalué une première fois, en 2006 à 32 millions de dinars, puis à 67 millions de dinars. Avec en prime un reste à payer de 30% pour l’assiette de terrain. Cela pour la partie études. Pour la partie réalisation, l’autorisation de programme était de 200 millions de dinars et une réévaluation de 257 millions de dinars.
Ce qui donne après calculs des différentes reconsidérations financières une autorisation de programme de 884 millions de dinars, dont le taux de consommation est de 49,68% et un retard de plus de huit ans. Ce que le ministre du Commerce a qualifié d’inadmissible ce d’autant que tout a été fait pour que les travaux ne connaissent aucun problème. D’ailleurs beaucoup de responsables présents sur les lieux doutent que le projet soit livré dans les sept mois à venir.
Faouzia Ababsa