Le projet du Gazoduc Galsi, qui devait relier l’Algérie à l’Italie, via la Sardaigne, risque de ne jamais voir le jour. Motif ? Le projet, esquissé fin 2003, n’enthousiasme plus l’Algérie qui pense sérieusement à l’abandonner. Le PDG du groupe Sonatrach a fait savoir aujourd’hui que l’Algérie réexaminera l’opportunité de poursuive ou pas l’investissement dans ce projet.
La décision définitive sera prise, a-t-il informé, en novembre. « La décision finale pour la réalisation du Galsi a été reportée à novembre prochain », a déclaré M. Zerguine lors de sa conférence de presse précisant que « les investisseurs y compris Sonatrach n’ont pas jugé utile de l’engager pour le moment. » Les retards dans le lancement du projet sont dus, selon Zerguine, à la mésentente autour de la formule des prix que les associés voulaient imposer au groupe Sonatrach. « Nous ne pouvons l’engager que si nous avons des contrats fermes, les quantités de gaz réservées à cette canalisation sont là et puis que l’on cesse d’avoir la pression actuelle sur les prix à long terme », a justifié encore Zerguine. Les pays consommateurs demandent la refonte des contrats à long terme, dont les prix sont fixés par une indexation aux cours du pétrole, appelant à une libéralisation du marché gazier qu’ils veulent transformer à un marché au comptant, où les prix seront libres comme ceux du GNL. Une formule qui n’agrée pas l’Algérie qui, elle, avait fait savoir, en juin dernier, par la voix du ministre de l’énergie et des mines, qu’elle allait maintenir la formule de prix des contrats gaziers à long terme avec ses clients européens, une fois arrivés à terme, excluant l’intégration des formules de prix du marché spot dans ses contrats de livraison par gazoducs. « Nous considérons que nous ne devons pas investir sans que nos investissements ne soient pas garantis et protégés. Il faut que ceux qui enlèvent le gaz investissent avec nous et assurent un amortissement raisonnable de nos installations sur le long terme », a soutenu Zerguine. L’Algérie, autrement dit, fait de la résolution de la question des prix un préalable à toute autre négociation. Sonatrach détient 41,6% dans la société du projet Galsi qu’elle devait mettre en place avec les groupes italiens Edison et Enel. Le gazoduc a une capacité d’acheminement de 8 milliards de mètres cubes.
Hamid Guerni
