Projet de transfert d’eau In Salah-Tamanrasset : Mise en service demain

Projet de transfert d’eau In Salah-Tamanrasset : Mise en service demain

La ville de Tamanrasset aura, à partir de demain, son grand projet d’adduction d’eau potable, transférée à partir de In Salah, sur une distance de 700 km

Ce projet qui avait été lancé par le Président de la République lui-même, en mai 2008, fera l’objet, demain, d’une mise en service officielle de la part du ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, qui l’a suivi d’étape en étape. Le ministre inspectera le système qui permettra le transfert quotidien de 50.000 m3 d’In Salah vers Tamanrasset.

Cette réalisation est l’un des grands projets que l’Algérie a inscrits, récemment, à son programme de développement. Elle est qualifiée, elle aussi, au même titre que l’autoroute est-ouest de «projet du siècle» de par son importance et s’inscrit dans le sillage de la politique de l’Etat tendant à développer des régions du Sud et des Hauts-Plateaux. D’un coût global de 190 milliards de DA, cet ouvrage pourrait atteindre une capacité de transfert de100.000 m3/jour. Soit une fourniture d’eau sur une période de «50 ans sans interruption pour la ville de Tamanrasset», selon certains responsables.

Outre l’approvisionnement en eau pour les populations locales, cette réalisation pourrait donner naissance à une «véritable dynamique économique avec l’installation de petites unités de transformation», nous avait, il y a quelque temps, déclaré un responsable local. Tout au long du réseau, on s’attend à voir des îlots de populations s’installer alentour, en raison des conditions de vie devenues plus intéressantes. Le projet qui a été confié à des entreprises chinoises a été mené en partenariat avec l’entreprise algérienne Cosider. Il comprend 48 forages, de 600 m de profondeur, deux conduites, six stations de pompage, deux grands réservoirs de 50. 000 m3 chacun et d’une station de déminéralisation. Tout au long de l’itinéraire, le réseau de fibre optique aura l’avantage de suivre et contrôler le transfert d’eau.

Après l’alimentation en eau potable des populations du Grand-Sud, ce sera au tour des Hauts-Plateaux d’être touchés lors de la phase d’extension. «Le lancement des travaux interviendra en 2012-2013», dit-on. Ce ne sera qu’une partie des réserves hydriques de la région (qui présente un potentiel global, selon des données officielles, de 60.000 milliards de m3/an) qui est ainsi exploitée. Les travaux ont progressé malgré des contraintes climatiques que l’on devine aisément notamment les grandes chaleurs, les vents de sable et surtout le terrain rocheux par endroits.

Ainsi, il n’est pas évident pour les ouvriers en charge de la pose des canalisations qui atteignent les 1500 km de pouvoir faire des soudures par des températures atteignant facilement les 50° durant certaines périodes de l’année. De plus, selon d’autres témoignages, le sol rocheux a été un grand handicap sur des centaines de km, ce qui a dû—à l’instar de la région d’Arak—obliger les responsables à des contournements de tracé.

En tous les cas, la ville de Tamanrasset, grâce à cette réalisation grandiose, sera à l’abri du besoin en eau pour longtemps au vu des ressources importantes que recèle le Grand-Sud. Cette région, une fois identifiés les potentialités et les excédents disponibles, sera même appelée à alimenter jusqu’au nord du pays.