Le FLN a procédé, jeudi dernier, à la mise en place d’une commission interne qui aura pour mission d’enrichir le projet de révision constitutionnelle adressé à plus de 150 acteurs politiques par le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, chargé de mener les consultations autour de ce projet.
Le secrétaire général du parti, Amar Saâdani, a profité de l’occasion pour lancer un appel à la classe politique, particulièrement l’opposition, pour répondre à la sollicitation du chef de l’Etat pour élaborer « une Constitution consensuelle qui n’exclut personne ». « Je lance un appel aux partis, aux personnalités nationales et aux organisations de la société civile à participer à l’élaboration d’une Constitution consensuelle », a déclaré Saâdani, convaincu qu’il est « irrationnel de laisser passer une telle opportunité, car le boycott des consultations ne sert pas la démocratie ». Pour le FLN, l’enjeu serait d’élaborer une Constitution « démocratique et sociale » qui conforte notamment la place de la majorité au sein du gouvernement et qui consacre la séparation des pouvoirs, le rôle du Parlement ainsi que l’instauration d’un ou de deux vice-présidents.
Le leader du FLN s’est dit rassuré dans la mesure où le champ des propositions n’est pas restreint, hormis les questions ayant trait à l’identité et aux constantes nationales. Il a précisé qu’Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, a souligné, dans ledit document, l’importance des consultations et l’existence d’une intention sincère pour réaliser une Constitution consensuelle. Saâdani a, par ailleurs, affirmé que la contribution de son parti « ne sera pas timide » et aura pour principal objectif de renforcer l’Etat de droit. Contacté, Saïd Bouhadja, membre du bureau politique du FLN en charge de la communication, a fait savoir que ladite commission sera présidée par Saïd Bendaida, juriste et membre du bureau politique du parti. Elle sera composée de 11 éléments spécialistes en droit constitutionnel. Elle va entamer son travail au courant de la semaine pour enrichir l’avant-projet. « Il faut que la loi fondamentale du pays soit équilibrée. Le poste de vice-président peut être occupé par le Premier ministre à qui on octroie des prérogatives larges », a précisé Bouhadja. Un Premier ministre qui pourra faire l’objet d’un retrait de confiance en cas de défaillance, ajoute Bouhadja, affirmant que le FLN a de nombreuses propositions à faire dans ce sens. « D’ici à juin, la commission aura une meilleure vision des choses, à la lumière du travail collégial qu’elle aura fait », indique-t-il, en précisant que les propositions adressées à la classe politique sont le résultat d’une consultation effectuée en 2011 par Abdelkader Bensalah. « Il doit faire l’objet d’une deuxième lecture pour qu’il soit consensuel comme préconisé par le chef de l’Etat », conclut-il.
Karima Alloun Kordjani