Projet de relance de la Bourse d’Alger: Le ministère des Finances donne son feu vert

Projet de relance de la Bourse d’Alger: Le ministère des Finances donne son feu vert
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Le ministère des Finances a donné son approbation à un projet de relance de la Bourse d’Alger à travers l’amendement du règlement général de cette Bourse, a indiqué hier le directeur général de la Société de gestion de la Bourse des valeurs, M. Mustapha Ferfera.

Le projet élaboré par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) en vue de stimuler le marché des valeurs mobilières « se trouve actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement et sera publié prochainement au Journal officiel (JO) », a déclaré à l’APS M. Ferfera. Selon ce responsable, les modifications apportées au règlement général permettront une réorganisation de la bourse d’Alger avec la création de deux nouveaux compartiments de négociation.

En plus du marché principal réservé aux grandes entreprises, un compartiment dédié aux PME accompagnées d’un promoteur en bourse et un marché de blocs des obligations assimilables du Trésor (OAT) seront ainsi crées. « Cette séparation est nécessaire parce que les conditions d’introduction en bourse initialement fixées s’adressaient à une catégorie d’entreprises dites plutôt grandes. Ces conditions d’éligibilité sont plus au moins rigoureuses

Or, la PME n’a pas les moyens financiers, ni l’expérience nécessaire pour éventuellement répondre à toutes ces conditions et se retrouver cotée sur un marché. Nous avons jugé nécessaire de les assouplir pour les PME », a-t-il expliqué. L’actualisation des conditions d’admission pour les grandes entreprises ont permis la révision du capital minimum libéré dont la valeur a été portée à 500 millions DA au lieu de 100 millions DA, initialement exigé.

LG Algérie

Le nombre d’actionnaires souscripteurs a également été revu à la baisse puisque le projet de règlement général modifié prévoit un nombre minimum de 150 actionnaires et non plus de 300 actionnaires. Concernant, les emprunts obligataires des sociétés voulant faire d’émissions d’emprunt, elles doivent disposer d’un capital social d’au moins 500 millions DA, justifiées de 2 ans d’expérience et émettre un encours nominal de l’ordre de 500 millions DA minimum, a affirmé le premier responsable de la Bourse d’Alger.

La création d’un compartiment dédié aux PME offre à ces dernières de nombreux avantages. Il s’agit, notamment, de « l’accès à un financement direct, un accès simplifié à la bourse, des opportunités d’investissement et de sortie pour les sociétés de capital investissement, d’assurer leur survie et leur pérennité par la voie de la transmission des titres, a-t-il indiqué.

Les nouvelles dispositions prévues dans le règlement général modifié, exigent des PME intéressées par une introduction en bourse d’avoir publié les états financiers certifiés des deux derniers exercices, a fait savoir M. Ferfera, relevant toutefois que les conditions de bénéfice et de capital minimum ne sont pas exigées.

« Nous avons décidé de se contenter du capital édicté par les dispositions du code du commerce pour les SPA qui veulent recourir à l’épargne publique et qui est de 5 millions DA », a-t-il précisé. Cependant, il est exigé de ces PME de répartir leurs titres, soit auprès de 50 investisseurs du grand public, soit auprès de 3 investisseurs institutionnels et de procéder à une ouverture de leur capital social à un niveau minimum de 10%.

Introduction prochaine en Bourse de Salama Assurance qui compte se lancer dans un produit islamique d’assurance de personnes

La principale nouveauté de ce marché a trait, selon ce responsable, à la création de la fonction de l’accompagnateur en bourse, appelé également le promoteur en bourse. « Celui-ci peut être une banque, un établissement financier ou un cabinet conseil.

Ce dernier va donc suivre et accompagner la PME tout au long de son parcours boursier. Il veillera à ce que l’entreprise remplit ses obligations d’informations périodiques », a-t-il expliqué. Le compartiment dédié aux PME englobera les entreprises en quête de financement et d’autres en phase de création, notamment les compagnies d’assurances qui veulent créer des filiales pour l’assurance des personnes.

M. Ferfera annoncera, à ce titre, l’introduction prochaine en Bourse de Salama Assurance qui compte se lancer dans un produit islamique d’assurance de personnes. Selon ce responsable, la CIAAR qui a déjà créé sa filiale d’assurance de personnes, GAM assurances et Alliances assurances qui envisagent de se lancer dans ce créneau « pourront également recourir à ce marché à l’effet de lever des financements, et renforcer leurs moyens ».

« Nous avons un bon nombre de PME qui souhaiteraient une introduction en bourse à l’effet de consolider leurs fonds propres et améliorer leur organisation. Nous pourrons commencer avec une vingtaine de PME, créatrices de richesses, qui serviront à propulser ce compartiment », a-t-il souligné.

Il a fait savoir, à ce titre, que les responsables de la Bourse d’Alger sont en train de constituer un fichier de PME ayant déjà bénéficié de programme de mise à niveau et d’autres ayant les potentialités pour une introduction en bourse pour l’exploiter dans la démarche de l’alimentation du marché.

Le marché des actions ne dispose pas de la profondeur et de la liquidité nécessaire à son développement.

L’ouverture du marché secondaire à la négociation en 1998, au niveau de la Bourse d’Alger, a été un succès porté par l’introduction de trois entreprises publiques en Bourse par l’ouverture de 20 % de leur capital social au grand public et aux institutionnels de la Place. Cette expérience de privatisation des entreprises publiques par le marché financier n’a pas été poursuivie.

De 2003 à 2008, un programme de privatisation d’un nombre important d’entreprises, de filiales et d’unités de production de biens et de services, s’est déroulé en dehors de la Bourse d’Alger. De leur coté, les entreprises publiques et privées ont préféré recourir au marché financier pour lever des fonds par emprunt obligataire d’échéances de 2 à 11 ans, auprès des institutionnels et grand public afin de financer leurs projets de croissance.

Le montant global levé entre 2004 et 2009 est de l’ordre de 216 Milliards de DA.L’encours actuel est de l’ordre de 90 Milliards de DA dont 32 Milliards sont négociés en Bourse. Dés 2008, Le Trésor Public a introduit à la cote 14 lignes d’Obligations Assimilables du Trésor d’échéances 7,10 et 15 ans, pour être négociées sur le parquet de la Bourse d’Alger par les SVT et les IOB pour leur compte et le compte de leur clientèle. L’encours actuel a atteint 273 Milliards de DA véhiculé par 23 Lignes.

L’avancée technologique du marché financier en Algérie réalisée en 2004 ne s’est pas accompagnée par l’entrée en Bourse d’entreprises et n’a pas permis au marché des actions de disposer de la profondeur et de la liquidité nécessaire à son développement. Les opérateurs et investisseurs nationaux et étrangers, intéressés par l’activité de la Bourse d’Alger et les opportunités d’investissement dans les entreprises privées et publiques, continuent à observer et espérer une relance réelle du Marché Financier en Algérie.

A. S