Projet de loi sur les ressources biologiques, Les députés peu convaincus

Projet de loi sur les ressources biologiques, Les députés peu convaincus
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La ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Dalila Boudjemaâ, a présenté, aujourd’hui, devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) le projet de loi relatif à la protection des ressources biologiques en Algérie.

La disparition d’une centaine d’espèces animales et végétales et la nécessité de protéger les ressources biologiques algériennes ont été mises en exergue lors d’une séance plénière, tenue aujourd’hui, à l’APN consacrée à l’examen du projet de loi relatif aux ressources biologiques. Le projet a suscité l’intérêt de tous les députés qui se sont accordés sur le principe de la protection des ressources biologiques du pays, en dépit de quelques divergences sur certaines dispositions introduites dans le projet de loi en question.

Celui-ci prévoit entre autres la création d’un organe national des ressources biologiques, dont la mission est de contrôler tout ce qui est lié aux ressources biologiques. Il s’agit également de soumettre les demandes d’accès, de circulation, de transfert et de valorisation des ressources biologiques à un permis que ce soit à des fins scientifiques ou commerciales. Tout cela pour combler le vide juridique et mettre fin aux pratiques des multinationales qui exploitent les ressources biologiques algériennes sans aucune contrepartie.

Naâman Laouar, coordinateur du groupe parlementaire de l’AAV, a estimé, en marge de la séance, qu’«il ne suffit pas de créer un organe national ou soumettre les activités à des permis pour protéger les ressources biologiques du pays, il faut plutôt créer une banque de gènes qui permettra la sauvegarde des patrimoines génétiques végétale et animale de notre pays». Selon lui, l’utilisation des méthodes administratives ne changeront rien à la situation dans laquelle se trouvent ces ressources biologiques, estimant qu’il est difficile de contrôler tout le désert et tout le territoire national.

Pour le représentant du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT), Djoudi Djelloul, «ce projet de loi est venu en retard». Il a, toutefois, souligné qu’il vaut mieux tard que jamais. Il a indiqué que pour le parti qu’il représente, «la protection des ressources biologiques est avant tout une question de souveraineté nationale». A ce propos, il a estimé que ce projet de loi doit être pris en compte convenablement «pour qu’on puisse préserver nos ressources». Selon lui, «l’organe proposé par le ministère doit être chapeauté par une haute institution à l’instar du Conseil des ministres», estimant que la protection des ressources biologiques est l’affaire de plusieurs ministères, en l’occurrence les ministères du Commerce, de l’Agriculture, de la Santé, en plus du ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement.

Il a, par ailleurs, souligné que ce projet de loi n’a pas été suffisamment discuté avec les professionnels et les experts en la matière et que la délivrance des autorisations ou des permis va plutôt accroitre les pertes algériennes, estimées à plus de 60 milliards de dollars sur le marché mondial des plantes médicinales et de la faune.

Lahcene Brahmi