«L’Algérie ne dispose pas de laboratoire de montage des films » a déclaré hier à Alger la ministre de la Culture Khalida Toumi. En effet en s’adressant aux membres du Conseil de la nation lors du débat portant sur le projet de loi relatif au cinéma, Khalida Toumi a révélé que le laboratoire de l’ex-ENPA (Entreprise nationale de production audiovisuelle) a été cédé « à la télévision algérienne », un organisme a-t-elle-dit qui « n’en a pas besoin, puisque le laboratoire de l’ENPA est conçu a-t-elle expliqué pour le 35 mm ».
Conséquence : selon Toumi la télévision qui n’utilise pas le 35 mn a fermé à double tour le laboratoire. « C’est l’un des plus grands laboratoires du cinéma du bassin méditerranéen qui est resté inutilisé, dans les années 80, a rappelé l’oratrice. Les Marocains venaient chez nous pour faire le montage de leur film. « Je n’ai pas le droit a ajouté la représentante du gouvernement d’empêcher les producteurs d’aller à l’étranger pour réaliser le montage de leurs œuvres, mais, a-t-elle regretté, cela coûte des devises au pays».
Et d’ajouter que « tout le travail de la postproduction se fait à l’étranger ». En outre, la ministre a réitéré sa demande de reverser les salles de cinéma dont la majorité sont détenues par les APC au ministère de la Culture afin, a-t-elle argué, d’en faciliter la gestion. Elle a estimé le nombre de salles actuellement à 318 contre 372 en 1962. Parmi les 318 salles, 227 dépendent des APC, soit (71%), 26 du privé ( 8%), 40 dépendent du ministère de la Culture et 6 du ministère de la Jeunesse et des Sports. Khalida Toumi a démenti l’information selon laquelle le département dont elle a la charge « a fermé un salon littéraire » sans donner plus de précision. Ne sachant pas à quel salon elle a fait allusion, on ne peut que supposer qu’il s’agit du « café littéraire » du libraire éditeur Sid-Ali Sakhri de la rue ex-Hoche à Alger qui a fermé ses portes après une année d’exercice justement sans qu’on sache quelles en sont les raisons.