Le ministre de la Justice a réitéré, hier, à l’APN, la décision du gouvernement de maintenir le quota de 30% prévu initialement par le projet de loi sur la représentativité des femmes dans les assemblées élues.
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux est intervenu, hier, au terme d’un débat de deux jours consacré au projet de loi sur la représentativité des femmes dans les assemblées élues. C’est un Tayeb Belaïz particulièrement remonté qui s’est présenté face à l’Assemblée populaire nationale. Une colère provoquée par l’amendement introduit par la commission permanente des affaires juridiques qui a totalement dénaturé l’article fixant le taux d’intégration des candidates de sexe féminin dans les listes électorales. Initialement de 1/3, ce taux a été porté à 20%. «Le gouvernement maintien le 1/3 et refuse la proposition de 20% de la commission juridique », a déclaré Tayeb Belaïz en insistant sur le fait que le président de la République lui avait confié l’élaboration de ce texte de loi. «En Algérie, les femmes représentent 53% de la population, mais il n’y a que 3 femmes présidentes d’APC et aucune n’a été élue à la présidence d’une Assemblée de wilaya. Le choix de ce taux n’est pas fortuit, il a été fixé par une commission composée d’experts en droit et en sociologie. Pour modifier ce taux, la commission des affaires juridiques de l’Assemblée a mis en avant des arguments d’ordre culturel et religieux. Pourquoi ce genre d’arguments n’est-il valable que pour l’activité politique ? Selon les membres de la commission, nous devons aller vers un processus graduel. Mais il est important de rappeler qu’à l’Assemblée nationale constituante de 1962 siégeaient 10 femmes et, qu’aujourd’hui, au Sénat, il y a seulement 7 femmes. Nous sommes donc dans une situation de processus graduel inversé», a souligné le ministre de la Justice. Tayeb Belaïz a fini son intervention par une phrase lourde de sens : «Nul ne peut arrêter le cours de l’histoire, ni même l’orienter.» Une sentence qui tonne comme un avertissement à l’encontre de ceux qui s’opposent aux engagements de Abdelaziz Bouteflika. Sauf que dans ce cas précis, les adversaires du chef de l’Etat sont quasiment tous issus du Front de libération nationale. Le bras de fer est donc engagé entre le gouvernement et les députés de la première force politique.
T. H.
