Un projet de loi permettant au secteur privé d’investir dans la prise en charge des enfants handicapés mentaux

Un projet de loi permettant au secteur privé d’investir dans la prise en charge des enfants handicapés mentaux

ALGER – La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a annoncé lundi à Alger « l’élaboration d’un projet de loi permettant au secteur privé d’investir dans la prise en charge psychologique et pédagogique des enfants handicapés mentaux, notamment les autistes ».

A l’occasion de la clôture de la journée d’études sur l’autisme, la ministre a précisé que plusieurs cliniques et établissements de formation et d’enseignement privés ainsi que des maternelles prennent désormais en charge les enfants autistes et activent dans ce domaine sans base juridique, ce qui a contraint le ministère à l’élaboration d’un projet de loi pour permettre au secteur privé d’investir dans la prise en charge psychologique et pédagogique des enfants handicapés mentaux, notamment les autistes ».

Mme Eddalia a évoqué la conférence internationale organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en avril 2016 sur l’autisme avec la participation des secteurs concernés en présence d’experts internationaux et du mouvement associatif. Elle a rappelé dans ce sens que la rencontre a été sanctionnée par « l’élaboration d’une stratégie nationale qui repose sur des fondements scientifiques conformes aux normes internationales en matière de prise en charge de l’autisme ».

En raison de la prolifération de l’autisme en Algérie à l’instar des pays du monde, l’Etat a « accordé un intérêt particulier à ce problème à travers le lancement en 2000 du plan national de l’autisme qui a permis l’ouverture de 134 espaces au niveau des centres psychologiques et pédagogiques des enfants handicapés mentaux pour alléger les souffrances des autistes et de leurs familles. 2254 enfants sont pris en charge au niveau de ces espaces dont 27% sont des filles ».

La première responsable du secteur a précisé que ces centres relevant du ministère de la Solidarité nationale sont encadrés par des pédopsychiatres du secteur de la santé. Le ministère œuvre en collaboration avec le secteur de l’éducation à l’insertion complète ou partielle des autistes dans le milieu scolaire. 2441 enfants et adolescents ont été insérés dans des classes normales et 991 autres dans les classes spéciales au niveau des écoles primaires, les CEM et les lycées.

D’autre part, Mme Eddalia a indiqué que la commission intersectorielle composée des ministères de la solidarité, de l’éducation et de la santé, s’est penchée sur « l’élaboration d’un manuel d’application des méthodes de prise en charge éducative des enfants atteints d’une déficience mentale légère ainsi que des méthodes de première et deuxième année des classes spéciales » tout en poursuivant les efforts en termes de soutien financier, d’emploi et d’accompagnement des associations qui prennent en charge l’autisme à travers l’ouverture de centres agréés notamment ceux encadrés par les parents.

Saluant l’initiative de la wilaya d’Alger dans l’ouverture d’un centre spécial pour autistes à Ben Aknoun, la ministre a fait état de l’ouverture d’autres centres dans les wilayas de Constantine et de Bouira. Elle a, a ce propos, mis l’accent sur l’importance de la formation dont ont bénéficié 30 cadres ont bénéficié dans le cadre de partenariats avec l’Union européenne (UE).

Pour sa part, le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui a rappelé la stratégie nationale d’Autisme pour laquelle le président de la République, Abdelaziz Bouteflika accorde une importance particulière en vue d’améliorer la prise en charge de cette catégorie, affirmant que cette démarche préparée depuis 2016 se basait sur « des axes permettant une formation adéquate aux fonctionnaires des secteurs concernés en termes de diagnostic précoce, d’accompagnement et de formation en faveur de la famille et des mouvements associatifs, auquel s’ajoute la mise en place de programmes de recherche permettant de mieux connaître ce problème ».

Le premier responsable du secteur a relevé l’engagement des autorités publiques à poursuivre les efforts pour donner « l’espoir et la confiance aux personnes autistes et leurs familles tout en assurant l’égalité des deux sexes en matière d’accès aux soins ».

Organisée à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, coïncidant avec le 2 avril de chaque année, la clôture de la journée d’étude a été marquée par la présence des ministres de la Solidarité nationale, Ghania Eddalia, de l’Education nationale, Nouria Benghabrit et de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, ainsi que du Wali d’Alger, Abdelkader Zoukh et du mouvement associatif activant dans le domaine.