Projet de loi contre la violence dans les stades Des textes, encore des textes et toujours pas d’application

Projet de loi contre la violence dans les stades Des textes, encore des textes et toujours pas d’application

Devant l’étendue du phénomène de la violence dans les stades algériens, les pouvoirs publics, à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports, comptait réagir par rapport à ce fléau néfaste, en préparant un avant-projet de loi qui s’articule sur trois volets.

Si le premier comporte les dispositions générales visant à fixer les objectifs du texte et à définir les concepts consacrés pour éviter d’éventuelles confusions lors de son application, le second aborde la prévention de la violence, répartie en deux chapitres. Le premier chapitre énonce les obligations devant être respectées par toutes les parties concernées, celles de l’état et des collectivités, celles des clubs, des associations, des ligues et des fédérations nationales, ainsi que les sportifs à promouvoir le fair-play. Ce chapitre parle aussi d’une série d’obligations pour les dirigeants des enceintes sportives tenus à veiller à la sécurité des supporters dans les stades, et ce, en offrant les commodités nécessaires aux supporters, la séparation des deux galeries, le nettoyage des aires de jeu pour ne citer que celles-là.

Le deuxième chapitre du titre 2 traite des aspects organisationnels et des moyens de prévention contre la violence dans les aires de jeu. Il a été question d’ailleurs de mettre en place une commission exécutive nationale, dotée d’annexes dans toutes les wilayas et regroupant toutes les instances concernées. Dans l’avant-projet du MJS, un fichier national des supporters hooligans interdits d’accès aux enceintes sportives devrait voir le jour.

Ce chapitre comporte aussi certaines mesures concernant la constitution des comités de supporters, en tant que structure du club, le recensement des manifestations à hauts risques, etc. S’agissant du troisième chapitre, réparti en plusieurs sous-chapitres, celui-ci traite de l’aspect relatif à la lutte contre la violence (les faits prohibitifs tels que l’accès en état d’ivresse ou sous l’effet de psychotropes, le jet de projectiles, l’introduction et la détention d’arme blanche même dans la périphérie des espaces de sport), la profération d’injures, l’outrage à l’hymne national ou à l’hymne d’un autre pays sont sévèrement punis. Des dispositions pénales commises à l’intérieur des stades ou dans sa périphérie peuvent valoir aux auteurs des peines de prison pouvant allant d’un mois (introduction de boissons alcoolisées) à cinq ans (vente illégale de billets d’accès).

C’est dire que toutes les mesures avaient été prises pour combattre de façon efficace le phénomène de la violence une fois les textes présentés à l’approbation du Parlement. Force est de reconnaître que cet avant-projet semble toujours en veilleuse, car au jour d’aujourd’hui, ces textes n’ont pas encore été appliqués sur le terrain pendant que le phénomène continue de faire des ravages.

Pis encore, les actes de vandalisme refont surface durant cette fin de saison. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on annonce des émeutes et des heurts entre supporters qui entraînent souvent des blessés, voire des morts. Le dernier en date n’est autre que le décès d’un policier en faction à Mendès (Mostaganem) d’une crise cardiaque lors des heurts entre supporters après une rencontre de football.

N. T