Le déficit budgétaire, prévu par le projet de la loi de finances complémentaire pour 2011 « s’aggraverait fortement » à 33,9% du PIB, sous l’effet de la dépense publique, selon le texte du projet présenté dimanche devant l’Assemblée populaire nationale (APN). Le projet de la LFC 2011 prévoit un déficit de 4.693 milliards DA (mds DA), soit un ratio par rapport au PIB de 33,9%, contre 3.355 mds DA dans la loi de finances initiale.
Le creusement du déficit, projeté pour 2011, survient sous l’effet de la dépense de fonctionnement qui s’accroît de 857 mds DA, en raison principalement de l’élargissement du soutien des prix à de nouveaux produits alimentaires de base (huiles alimentaire et sucre) et du renforcement de la dotation budgétaire au soutien des prix des produits subventionnés, antérieurement à 2011 (blés et poudre de lait).
Il est du également à la prise en charge de l’effet sur les rémunérations de l’application de nouveaux statuts particuliers de la fonction publique et à l’ouverture de nouveaux postes budgétaires.
Ce déficit s’aggravera aussi sous l’effet de la dépense d’équipement qui s’accroît de 797 mds DA pour faire face à un programme additionnel de logements sociaux et ruraux et au renforcement de l’action économique de l’Etat, selon le projet. Par ailleurs, le gouvernement prévoit un taux de croissance qui « demeurerait » à 6% et un taux d’inflation de 4% contre 3,5% dans la loi de finances initiale.
La variation de l’indice général des prix à la consommation a atteint un taux de 5,7% en 2009, de 3,9% en 2010 et de 3,5% en moyenne sur le premier trimestre de 2011.
Cependant, l’élargissement du soutien budgétaire des prix à de nouveaux produits alimentaires de large consommation, intervenu en 2011, « exercera un effet modérateur sur la variation de l’indice général des prix à la consommation », indique le projet de LFC 2011.
« Toutefois, le risque d’une légère poussée inflationniste demeurera présent en 2011 (taux d’inflation projeté à 4%) sous l’effet de la demande intérieure, en relation avec la revalorisation des salaires dans la fonction publique, induite par la mise en application de nouveaux statuts particuliers et des salaires dans l’économie réelle, par effet de contagion », souligne le projet de loi.
D’autres révisions ont été introduites par le projet de budget pour 2011. Il s’agit, entre autres, du prix du marché du baril du pétrole brut qui passe de 60 dollars dans la loi de finances pour 2011 à 90 dollars dans la LFC 2011.
« Cette correction se réfère au prix moyen annuel d’exportation observé en 2010 (79,9 dollars/b) et à la tendance du marché pétrolier en 2011″, selon le projet, qui souligne que le prix à l’exportation du brut s’est situé, en moyenne, à 106,9 dollars/b au premier trimestre de 2011.
Cette révision se répercute sur les exportations d’hydrocarbures, qui devraient passer à 67,5 mds usd. Les importations de marchandises passeraient, quant à elles, de 40,2 mds usd en 2010 à 41,3 mds usd dans la LFC pour 2011 », soit une évolution de 2,7% par rapport aux réalisations de l’an dernier.
Par rapport aux années 2008, 2009 et 2010, « le niveau des importations de marchandises affiche quasiment une stabilité autour de 40 mds usd », souligne le document.
Le Produit intérieur brut baisserait de 0,1 point de pourcentage par rapport à la loi de finances initiale, pour se situer à 3,9% au lieu de 4% initialement.
« Ce léger recul s’explique par l’accroissement du poids des hydrocarbures dans la formation du PIB, en valeur courante, du fait du passage d’un prix du marché du brut de 60 à 90 dollars/b », relève le projet de loi.
Par ailleurs, le projet de LFC 2011 a maintenu le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut, base de calcul des produits de la fiscalité pétrolière budgétisés, à 37 dollars.
Le gouvernement a maintenu également le taux de change à 74 DA pour un dollar