10.000 Chinois seront transportés, logés et nourris durant la construction de cette mosquée!
La compagnie aérienne a passé un accord avec la société chinoise Cscec.
C’est le P-DG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, qui a révélé que la compagnie nationale Air Algérie a passé un accord avec la société chinoise Cscec, chargée de construire la nouvelle mosquée pour transporter pas moins de 10.000 Chinois pour les besoins du chantier.
La déclaration tombe en plein coulage de béton des fondations de la Grande Mosquée d’Alger.
Le projet dont la réception est normalement prévue au deuxième semestre 2015, a été entamé jeudi 16 août 2012. Voilà comment un gouvernement accorde ses chantiers pharaoniques et dans lesquels les jeunes Algériens sont exclus. Sous le regard de centaines de milliers de jeunes Algériens terrassés par le chômage, 10 000 Chinois seront transportés, logés et nourris durant la construction de cette mosquée!
Main-d’oeuvre algérienne
Il n’y a pas que ça. Le chiffre donné par le P-DG d’Air Algérie pose un sérieux problème dès lors que faut-t-il le rappeler, «la construction de la Grande Mosquée devra générer 17.000 emplois dont 10.000 pour des Algériens», a garanti le directeur général de l’Agence nationale de réalisation et gestion de la Mosquée d’Alger, Mohammed Lakhdar, le jour même du lancement de ce projet au mois de mai dernier.
«Parmi ces 10.000 employés algériens il y aura de la main-d’oeuvre mais aussi des ingénieurs et des cadres», a-t-il fait savoir non sans avertir.
Appréciez plutôt! «Il y aura de la main-d’oeuvre algérienne, mais ce sera celle qui sera capable de supporter ce genre de travail pénible…», a-t-il tenu à préciser en conclusion.
Mais, vu la déclaration du P-DG d’Air Algérie, rapportée par le quotidien Algérie-News, les chiffres ont été déjà inversés! Enfin, pour le gouvernement algérien la préférence nationale attendra.
Apparemment, le plus important est de voir la Grande Mosquée d’Alger s’ériger très rapidement plutôt que cet énorme chantier serve d’opportunité de travail et de formation aux jeunes Algériens au chômage.
Voilà qu’après l’autoroute Est-Ouest et les innombrables projets de construction d’immeubles, place à la Grande Mosquée pour tomber entre les mains des travailleurs chinois dont la communauté dépasserait les 40.000, la plus importante en Algérie.
D’ailleurs, selon le quotidien Algérie News, l’ambassade d’Algérie en Chine délivre 2000 visas par mois.
Passons! Mais pour le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, l’essentiel est ailleurs.
Le coût du projet
«Les travaux de la Grande Mosquée d’Alger avancent selon la feuille de route tracée à cet effet. Tout se déroule dans de bonnes conditions. Les délais de réalisation ainsi que les normes techniques seront respectés», a déclaré avant-hier à la presse M.Ghlamallah, en marge de l’opération de coulage de béton des fondations de cet important ouvrage. «Plus de 120 travailleurs et techniciens algériens sont engagés dans les travaux et ce qui nous intéresse, c’est qu’en plus de la réalisation de ce projet, ces jeunes Algériens acquièrent une formation et un savoir-faire», a-t-il ajouté.
Lors de cette cérémonie qui s’est faite notamment en présence de l’ambassadeur de Chine à Alger et du P-DG adjoint de la société publique chinoise «China State Construction Engineering Corporation» (Cscec), M.Ghlamallah a dit que cette expérience sera très bénéfique pour les travailleurs algériens, leurs homologues chinois étant réputés pour leur efficacité et une cadence soutenue dans l’exécution des projets.
Interrogé sur l’éventualité d’une révision à la hausse du coût du projet et d’un prolongement des délais de réalisation, M.Ghlamallah a affirmé que le coût et les délais demeuraient inchangés. «Le coût du projet est définitif, nous n’ajouterons aucun centime.
Pour les délais de réalisation, l’opération de coulage d’aujourd’hui (jeudi) démontre que les délais sont respectés», a-t-il dit. A une question sur le choix qui serait «inadapté» porté sur le terrain d’assiette pour la construction de cette mosquée, M.Ghlamallah a qualifié de «complètement erronée» cette appréciation.
«Des personnes qui ne sont pas habilitées s’expriment sur le choix du terrain alors que nous avons fait appel à des spécialistes issus de pays à forte activité sismique, notamment du Japon et des Etats-Unis (Los Angeles), qui ont tous conclu que la qualité du sol est tout à fait appropriée et sa résistance formidable», a-t-il indiqué.
Interrogé sur l’éventualité d’un non-respect des délais de réalisation résultant de défaillances techniques notamment, M.Ghlamallah a précisé que cela aurait des «répercussions financières» pour l’entreprise chargée du projet.
L’ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, a indiqué, pour sa part, qu’il n’avait aucun doute sur «la qualité du travail accompli» par l’entreprise chinoise. Mais ce que ne dit pas l’ambassadeur, est que cette entreprise qui décroche deux contrats faramineux en Algérie est actuellement radiée par la Banque mondiale pour corruption.
Alors qu’elle fait l’objet depuis janvier 2009 d’une mesure d’exclusion de la part de la Banque mondiale pour une durée de 6 ans, l’entreprise d’Etat chinoise Cscec continue d’engranger contrat sur contrat en Algérie. Pendant que la société chinoise Cscec ramène par charters entiers des travailleurs d’Asie, des centaines de milliers de chômeurs algériens tiennent les murs ou tentent la harga, sinon basculent dans la précarité.