Le mystère demeure entier ou presque. Il est entier dans le cas des partis dits de l’opposition et à un degré moindre dans le cas des partis soutenant le président de la République.
A quelques semaines de la tenue des élections législatives, la scène politique nationale est prise de la fièvre des candidatures. Cette étape certainement cruciale dans le processus électoral a pris tellement d’importance que l’on arrive à oublier les raisons essentielles qui poussent toute la faune politicienne à courir après la députation, à savoir les propositions programmatiques.
Force est de reconnaître que sur ce registre le mystère demeure entier ou presque! Il est entier dans le cas des partis dits de l’opposition et ceux aspirant au changement. Il l’est presque dans le cas des partis soutenant le président de la République. Pour ces derniers, et ceci n’est un secret pour personne, leur programme est celui du président de la République. Djamel Ould Abbès et Ahmed Ouyahia, respectivement secrétaires généraux du FLN et du RND, l’ont toujours dit publiquement.
Pour Djamel Ould Abbès, le FLN ne voit pas un autre programme aussi riche et global que celui du président de la République. Dans le programme du président, ne cesse-t-il de le répéter, il est promis pour les Algériens des logements, de l’emploi, des barrages, de sauvegarder les acquis sociaux, de redorer l’image de l’Algérie dans le concert des nations et défendre les causes justes dans le monde…etc.
D’ailleurs, pour trancher une bonne fois pour toutes la question de la confection de programme pour les prochaines législatives, le secrétaire général du vieux parti, a fait savoir récemment que le premier critère de la sélection des militants pour figurer sur les listes du FLN, est la conviction de ces derniers pour le programme du président de la République. «Le premier critère en fonction duquel nous avons choisi les militants pour figurer sur les listes électorales de notre parti pour les prochaines législatives, est celui de la conviction et le désir d’appliquer le programme du président de la République», a-t-il indiqué dernièrement sur un plateau de la Télévision nationale.
Concernant le RND, tout porte à croire qu’il va reconduire le programme présidentiel pour aborder les législatives du 4 mai prochain.
D’autres partis, à l’image du MPA de Amara Benyounès et TAJ de Amar Ghoul, vont aussi rentrer dans la bataille des législatives avec le programme du président. Amara Benyounès a déclaré lors de la tenue du premier congrès de son parti au mois de décembre dernier «que le MPA est avec Bouteflika sur tous les plans et pour l’heure ne voit pas un autre programme meilleur que le sien».
Répondant par ailleurs, hier, à nos questions portant sur le retard qu’a mis son parti, à savoir l’Union pour Ennahda, la justice et l’édification, pour rendre public son programme, Lakhder Benkhellaf, numéro deux de l’ex-parti de la Justice de Abdallah Djaballah, a dit qu’il ne s’agit pas d’un retard et cela devrait être le cas pour la totalité des partis disposant d’agrément. En effet, explique Lakhder Benkhellaf, la nouvelle loi électorale n’impose pas, comme c’était le cas par le passé, aux partis politiques de rendre publics leurs programmes au moment du dépôt des dossiers de candidatures et avant le début de la campagne électorale.
Cette obligation n’est désormais imposée que pour les candidats libres. «Les partis disposant des agréments peuvent se contenter des programmes qu’ils ont déposés au niveau du ministère de l’Intérieur contre l’obtention de leurs agréments». Ces programmes, ajoute Benkhellaf, sont pratiquement connus maintenant de tous les Algériens. Cependant, nuance notre interlocuteur, au niveau de l’Union pour Ennahda, la justice et l’édification, une commission a été installée juste après que l’union a été créée au mois de décembre dernier pour concocter ce programme. «Celle-ci s’attelle actuellement à y apporter les dernières retouches», a-t-il souligné, précisant que le programme de l’Union sera rendu public au moment opportun.
