Les dispositions des textes de loi nouvellement adoptés par le Parlement, et notamment celles relatives aux partis politiques, leur confèrent des rôles et des missions leur permettant de concourir et de participer à la vie politique en vulgarisant, auprès des institutions de l’Etat, du Parlement et des assemblées populaires élues, leur projet politique.
Sur cette base, les partis doivent exprimer leurs aspirations, définir leurs orientations et fixer leurs objectifs dans des statuts et des programmes politiques préalablement déposés auprès du ministère chargé de l’Intérieur à l’issue de la tenue de leurs congrès constitutifs.
Les partis politiques exercent librement leurs activités dans le cadre de l’ordre constitutionnel, du cadre républicain et des dispositions de la loi sur les partis, en respect bien évidemment des principes et objectifs fixés par la législation en vigueur applicables à leurs activités.
Partant de ces principes et caractères juridiques, il serait légitime de s’interroger sur un certain nombre de questions en rapport avec ce qu’attendent les électeurs de leur classe politique et ce que nous proposent les partis politiques qui la composent comme projet de société, programme d’action politique, économique et social.
Comme il est important de saisir la dynamique qui porte les éléments des buts assignés aux stratégies et autres approches de chaque formation en lice pour les élections législatives du 10 mai prochain.
Au plan administratif et à une quinzaine de jours de l’officialisation des listes et des candidats en lice par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, les préparatifs des conditions et des moyens matériels de déroulement de ces importantes consultations nationales vont bon train avec la poursuite de l’installation des commissions locales des deux instances de supervision et de surveillance électorale.
Et, à ce titre, les services du ministère de l’Intérieur ont annoncé que tous les intervenants dans le processus électoral s’activent pour évaluer les préparatifs en cours au niveau des collectivités locales et leur apporter toutes les directives qui vont dans le sens d’un perfectionnement du dispositif.
Le but étant de faire en sorte que toutes les conditions matérielles et techniques soient mises en place pour garantir la tenue des élections législatives dans la transparence la plus totale et avec un devoir de neutralité qui sera de mise à tous les niveaux.
S’agissant de l’organisation des partis politiques et quand bien même les citoyens branchés sur les chaînes de télévision et les ondes de radio commencent à assimiler des morceaux des programmes que leur proposent les leaders politiques, toutes tendances confondues.
Concernant les programmes et les stratégies de leur campagne électorale, les partis politiques en course pour les législatives du 10 mai prochain préfèrent garder le secret jusqu’au début de la campagne électorale, quand bien même beaucoup ont des dénominateurs communs, étant répertoriés dans un ensemble de familles politiques.
Des formations politiques avancent des propositions préférant attendre en se penchant sur la finalisation de leurs programmes économiques en demeurant attentifs aux préoccupations des citoyens et des affaires d’intérêt national en relation avec l’amélioration des conditions de vie et de travail.
D’autres promettent de se prononcer dans les prochains jours. En attendant la campagne, la lecture des campagnes des législatives de 2007 peut orienter les électeurs sur les grands axes des programmes de trois partis.
Le FLN et les cent mesures
Au parti du FLN, le chargé de la communication, Kassa Aïssi, parle du début de la campagne électorale pour connaître tous les détails du programme économique, indiquant que le programme, adopté par le 9e congrès, à côté d’un programme électoral, contient plus de 100 mesures économiques et autant de mesures en attendant le début de la campagne électorale pour développer les idées.
Au FLN, on estime qu’il est impossible de concevoir un développement économique, social et culturel du pays sans prendre en compte la globalisation qui domine le monde, ajoutant que l’avenir de l’Algérie ne peut se construire qu’à travers un lien étroit avec les groupements régionaux comme l’UE, l’UMA, l’UA ou encore l’OMC.
C’est ainsi que le parti qui possède la majorité dans l’Assemblée populaire nationale trouve que l’économie de marché est susceptible de créer l’efficacité économique au sein de l’entreprise, mais exige, en même temps, le renforcement des moyens de prospection et de planification.
Dans ce cadre, le Front, en poursuite de son action, promet de renforcer les privatisations et le partenariat à même de moderniser l’outil de production, améliorer la compétitivité de nos entreprises, créer de la richesse et de l’emploi.
L’agriculture, l’industrie, le BTPH, les télécoms et les services sont, selon le même parti, les secteurs susceptibles de devenir le moteur de la croissance hors hydrocarbures en Algérie.
Le RND et neuf grandes actions
Au RND, le porte-parole, Miloud Chorfi, déclare que son parti ne pouvait pas dévoiler son programme économique avant la campagne, et cela est tout à fait normal car on craint le plagiat. Le programme n’est pas encore finalisé.
S’agissant de son programme, il y a lieu de revenir aux législatives de 2007 qui fixent neuf grandes actions à caractère économique dont chacune est accompagnée d’une séries de propositions assez détaillées.
Parmi ces mesures, on enregistre l’assainissement de l’économie de la fraude et de l’argent mal acquis, du règlement de la question du foncier pour l’investissement productif, de la réduction des charges de l’entreprise économique, de la facilitation de l’accès des entreprises aux crédits bancaires et de l’accélération de la mise à niveau des entreprises.
On parle également de l’amélioration de la gestion du devenir des entreprises publiques économiques, de la promotion du logement et du marché immobilier, de l’intensification du développement de l’agriculture et de la promotion des exportations hors hydrocarbures.
Du point de vue du RND, l’effort économique doit s’accompagner davantage de l’épanouissement des entreprises locales et de la création de richesses renouvelables pour pérenniser le développement national économique et social.
L’effort en matière de logements doit s’accompagner de la promotion d’un marché de l’immobilier pérenne alors que l’aide publique à l’agriculture qui en a permis la relance doit désormais être affinée pour accroître la production et enfin la bataille des exportations hors hydrocarbures doit s’accompagner également d’efforts pour reconquérir des parts importantes du marché local.
Le MSP et les 12 points
Au MSP, le chargé de communication, Kamel Mida, promet de répondre aux questions concernant le programme d’action du Mouvement, par courrier électronique.
Et en revenant au programme des législatives de 2007, le MSP avance une douzaine de points devant permettre de relancer l’économie dont la création de banques islamiques et l’éloignement des transactions et autres échanges avec des taux d’intérêts, ainsi que l’octroi de micro-crédits et des crédits sans intérêts au profit des jeunes promoteurs de projets et prioritairement aux petits agriculteurs, aux familles productives, aux familles victimes de la tragédie nationale et aux diplômés de la formation professionnelle.
Le MSP compte introduire et conforter la solidarité mutuelle entre les différentes couches sociales, notamment les petits paysans, commerçants et pêcheurs, introduire l’allocation chômage aux diplômés demandeurs d’emploi, tout en veillant à assurer la formation au profit des jeunes sans qualification.
En plus de l’allègement des charges fiscales et parafiscales au profit des petites bourses, le MSP est favorable à un investissement direct étranger (IDE) qui assume ses responsabilités sociales en matière de préservation de l’emploi, du transfert de technologies et de préservation de l’environnement.
Dans ce programme, il s’engage à défendre le secteur public stratégique et à le protéger dans le but de garantir l’avenir des générations futures, leurs droits à la prospérité et la liberté de la décision économique nationale.
Houria A.
Appel à un vote massif
Le week-end politique a été marqué par une intense activité des partis qui ont exhorté les citoyens à voter, lors des élections législatives du 10 mai 2012, pour des candidats « crédibles » et des programmes répondant aux aspirations des Algériens, en insistant également sur une « participation massive » au scrutin. Le parti du Front de libération nationale (FLN) a mis l’accent sur le critère de « popularité » des candidats pour déterminer les têtes de listes. Affirmant lors d’une conférence de presse à Alger que le FLN compte attirer le plus grand nombre possible de voix pour demeurer « la première force politique » du pays, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) M. Bouguerra Soltani a mis l’accent sur une participation « aussi large que populaire » aux prochaines élections législatives, estimant que « le Parlement influent et générateur de changement » est celui pour lequel votera le peuple à travers une participation qui dépasse les 60%. M. Soltani a ainsi invité les citoyens à « rompre avec tout comportement négatif » lors des prochaines élections, les exhortant à se rendre aux bureaux de vote et à « ne pas dévaloriser leurs voix ». Le Front pour la justice et le développement (FJD), d’Abdellah Djaballah, a appelé ses militants et partisans à « se mobiliser comme un seul homme pour la bataille des législatives du 10 mai », les exhortant à « voter massivement pour le programme du changement porté par le FJD ». Dans le même sillage, le président du Front du changement (FC), M. Abdelmadjid Menasra, a renouvelé son appel à une participation « massive » au scrutin pour un « changement pacifique par les urnes ». « Le FC est pour un changement positif, constructif et paisible qui défend l’unité nationale », a souligné M. Menasra, invitant les électeurs à voter pour des candidats « crédibles et capables de traduire sur le terrain » les aspirations des citoyens.