Le ministre a jugé encourageants les premiers résultats des programmes du secteur. Une évolution est constatée, en effet, dans la production agricole durant la campagne 2012-2013, sauf peut-être pour les céréales dont le volume a légèrement baissé par rapport à la précédente campagne.
Un groupe de travail sera bientôt mis en place par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural pour évaluer et corriger les projets réalisés notamment dans le cadre des programmes de développement agricoles et ruraux. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre Abdelouahab Nouri à l’occasion de la 20e session d’évaluation des programmes de renouveau agricole et rural 2012-2013. « Dans le programme quinquennal en cours, plus de 12.000 projets de développement ont été prévus dont 8.300 sont en cours de réalisation et 3.800 en étude, d’une valeur de 160 milliards de dinars », a précisé le ministre. Selon M. Nouri, l’Algérie, qui évolue dans un environnement régional marqué par des perturbations, se doit d’assurer une économique stable pour se protéger « contre ceux qui lui veulent du mal ».
« Nous sommes à la veille d’un événement important qui est l’élection présidentielle. Il survient dans une conjoncture particulière marquée par de profonds changements qui ne sont pas faciles même pour les pays développés. Nous nous devons donc de renforcer nos positions pour affronter ces aléas », a-t-il estimé. Toutefois, le ministre a jugé encourageants les premiers résultats des programmes du secteur. Une évolution est constatée, en effet, dans la production agricole durant la campagne 2012-2013, sauf peut-être pour les céréales dont le volume a légèrement baissé par rapport à la précédente campagne (49,1 millions de quintaux contre 51,03 millions de quintaux). « Cette baisse est due à la sécheresse qui a touché les régions du l’est du pays », a rappelé le directeur des services agricoles (DSA) de Sidi Bel-Abbès, Ali Kader.
La production des viandes rouges a atteint 4,67 millions de quintaux contre 4,4 millions de quintaux lors de la précédente campagne. Idem pour les viandes blanches estimées à 4,2 millions de quintaux contre 3,6 millions de quintaux lors de la précédente campagne.
La filière œufs a enregistré une production de 6 milliards d’unités pour un objectif global de 4,4 milliards. Quant au volume de la tomate industrielle, il a atteint 9,04 millions de quintaux contre 8,6 millions de quintaux en 2011, tandis que la culture maraîchère a réalisé une production de 118,8 millions de quintaux pour un objectif global de 90,1 millions de quintaux. Une évolution est constatée également dans les agrumes avec 12,1 millions de quintaux contre 10,9 millions de quintaux en 2011.
Sur ce dernier point, le DSA de Blida, Messaoud Guenis, a estimé que cette hausse « est due aux bonnes conditions climatiques mais également au soutien des pouvoirs publics ». Il y a aussi l’extension des superficies pour la plantation des arbres. « Notre objectif actuel est d’aller vers la qualité et une plus grande variété, vers une semence précoce et tardive des différentes variétés d’agrumes pour que les fruits soient disponibles le plus longtemps possible sur le marché », a-t-il précisé.
Lutter contre la corruption
Mais pour le ministre, tous ces résultats ne sont pas suffisants. « Nos universités et centres de recherche doivent s’impliquer davantage dans le développement agricole et être à la page en matière d’évolution technologique. Les cadres du secteur ne doivent plus être prisonniers de la routine qui affecte sérieusement le rendement. Il faut s’impliquer davantage dans l’orientation des agriculteurs pour la modernisation de leurs activités », a exigé M. Nouri. Autre orientation aux DSA : « il faut également lutter contre la corruption et afficher plus de transparence dans la gestion des financement publics », a souligné le ministre.
Sur un autre plan, M. Nouri s’est réjoui que la problématique du foncier agricole soit sur le point d’être résolue. Sur les 210.000 dossiers traités, 177.000 ont été régularisés. Les contrats ont déjà été délivrés et l’opération se poursuivra jusqu’au mois de juin prochain. Pour ce qui est du programme quinquennal 2015-2019, la priorité sera donnée à l’extension de l’irrigation agricole, au développement de la production des céréales, à l’élevage et à la production laitière. Des espaces pour l’extension des forêts se comptent également parmi les priorités ainsi que la mise en œuvre de la réforme du service public dans le secteur agricole.
Farida Belkhiri