Les partenaires du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), destiné à appuyer les efforts nationaux de lutte contre la faim et la pauvreté, ont annoncé que six pays, à savoir le Burundi, la Gambie, la République kirghize, le Malawi, le Sénégal et la Tanzanie, recevront au total 177 millions de dollars pour renforcer leur sécurité alimentaire, accroître les revenus des zones rurales et réduire la pauvreté.
Les cours mondiaux des produits alimentaires demeurent instables et élevés, l’indice annuel de 2011 dépassant de 24% celui de 2010. Les prix de certains aliments restent dangereusement élevés dans plusieurs pays, ce qui expose des millions de gens, dont beaucoup d’enfants, à la faim et à la malnutrition. Dans les pays en développement confrontés à des marchés internationaux plus instables, la solution passe par une augmentation de la productivité et des dispositifs de production vivrière plus solides.
«Le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire s’est très rapidement avéré un des programmes de développement les plus novateurs et les plus efficaces jamais créés par la communauté internationale», déclare Lael Brainard, sous-secrétaire au Trésor américaine chargée des Affaires internationales. «Le GAFSP permettra d’augmenter les revenus de 7,5 millions de petits exploitants agricoles et de leurs familles. Les dons permettront de répondre à la demande mondiale élevée de ressources agricoles nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire. L’aide financière des partenaires de développement est essentielle pour maintenir l’élan actuel de la recherche de moyens fiables et durables de lutte contre la faim et la pauvreté.»
Lancé en avril 2010, le GAFSP contribue aux efforts déployés à l’échelle mondiale pour aider les populations vulnérables affligées par la faim et la pauvreté. Il prend le relais des programmes d’intervention d’urgence et vise à transformer durablement l’agriculture et la sécurité alimentaire des pays pauvres en fournissant une aide financière qui contribuera à accroître l’efficacité des programmes d’aide existants.
Au Togo, où le secteur de l’agriculture contribue à hauteur de 40% au PIB, le GAFSP est intervenu pour aider au déploiement du plan national pour l’agriculture. Il a financé l’achat de semences et d’engrais ainsi que la formation des agriculteurs, et a aidé la filière à mieux s’organiser. Il a également contribué à augmenter les rendements de maïs et de manioc et optimisé la coordination entre donateurs. Au Rwanda, l’un des premiers bénéficiaires du GAFSP, les fonds servent à lutter contre l’érosion des sols et à augmenter la productivité de l’agriculture en terrasses. Les résultats sont impressionnants : les rendements obtenus par les producteurs de pommes de terre et de céréales ont été respectivement multipliés par sept et quatre.
L’Australie, nouvellement désignée présidente du comité d’orientation du GAFSP, s’emploiera à accroître l’adaptabilité du fonds à l’évolution des besoins, à promouvoir les projets de qualité et à mobiliser plus de donateurs.
«Le programme a déjà donné des résultats appréciables, et on prévoit une amélioration sensible de la sécurité alimentaire dans les pays bénéficiaires. Par exemple, au Cambodge, le GAFSP aidera les agriculteurs à diversifier leurs cultures de manière à accroître leurs revenus et à nourrir leurs familles tout en obtenant les biens et services nécessaires pour améliorer leur nutrition et leur bien-être», explique James Gilling, premier directeur général adjoint de l’AusAID. «L’acheminement des financements par l’intermédiaire du GAFSP permet de réduire les coûts, d’assurer une meilleure coordination de l’aide et d’éviter le dédoublement des tâches.»
De nouveaux financements accordés par le comité d’orientation
Burundi : aide totale de 30 millions de dollars pour améliorer les pratiques de gestion de l’eau et d’irrigation dans les régions exposées à la sécheresse d’Imbo et de Mosso. Les fonds serviront au renforcement des infrastructures et à l’intensification agricole grâce à l’amélioration des technologies et des biens de production et à la mise sur pied de champs-écoles de producteurs.
Gambie : aide de 28 millions de dollars consacrée principalement à trois régions particulièrement touchées par l’insécurité alimentaire. Le programme intégré de développement mis en œuvre dans ces régions portera notamment sur la gestion des sols et de l’eau, l’horticulture, l’aquaculture et l’élevage de petits ruminants et de volaille.
République kirghize : 16,5 millions de dollars pour un projet axé sur la remise en état des systèmes d’irrigation et de drainage, le renforcement des capacités des associations d’usagers de l’eau, la prestation de services de vulgarisation agricole et la nutrition.
Malawi : 39,6 millions de dollars pour l’irrigation des rizières et la production horticole, et pour la promotion de la diversification des cultures et le développement de la chaîne des valeurs ajoutées de certains produits.
Sénégal : 40 millions de dollars pour l’élevage et la production agricole dans trois zones particulièrement exposées à la sécheresse. On mettra notamment l’accent sur la construction de systèmes de gestion de l’eau et de routes rurales, la mise sur pied de centres de vaccination et le financement d’installations modèles d’élevage de ruminants et de volaille.
Tanzanie : 22,9 millions de dollars pour la remise en état de systèmes d’irrigation conçus et gérés par les autorités locales et couvrant une superficie de 18 500 hectares, et pour l’achat d’intrants dans les zones rizicoles visées par un programme de bons d’intrants.
Les projets nationaux ont été choisis par le biais d’un concours organisé par le Comité d’orientation du programme, composé d’un nombre égal de membres votants des pays donateurs et des pays bénéficiaires ainsi que de trois représentants d’organisations de la société civile et d’autres intervenants sans voix délibérative, sur la base des recommandations d’un examen indépendant réalisé par des experts mondiaux de l’agriculture. Ces projets se caractérisaient par l’importance des besoins à satisfaire, un contexte politique favorable et l’existence d’un plan global de développement agricole.
Les pays choisis forment le quatrième groupe de bénéficiaires d’une aide financière du GAFSP à l’appui des efforts nationaux de promotion de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Ils s’ajoutent aux autres pays qui ont déjà profité du programme : le Bangladesh, le Cambodge, l’Éthiopie, Haïti, le Liberia, la Mongolie, le Népal, le Niger, le Rwanda, la Sierra Leone, le Tadjikistan et le Togo. Ces investissements aideront à transformer la vie de 7,5 millions de personnes vivant en milieu rural.
«Les financements du GAFSP sont arrivés à point nommé et nous ont permis d’accroître le montant initial des fonds mobilisés pour la mise en œuvre du Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) du Togo. Cette aide nous a aidés à stimuler le secteur agricole qui est essentiel à la revitalisation de l’économie nationale», selon M. Kossi Messan Ewovor, ministre togolais de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. «Les résultats positifs déjà visibles sur le terrain nous encouragent à redoubler d’efforts pour promouvoir la participation des agriculteurs à ce programme qui peut influer directement sur leur niveau de revenus. Ce programme aura une incidence concrète sur la production agricole et la croissance économique ; il nous aidera ainsi à réduire la pauvreté et à renforcer notre sécurité alimentaire».
L’Australie, la Fondation Bill et Melinda Gates, le Canada, l’Irlande, les Pays-Bas, la Corée du Sud, l’Espagne et les États-Unis se sont à ce jour engagés à fournir 1,1 milliard de dollars au GAFSP. Ces financements sont destinés aux pays qui disposent déjà de plans stratégiques novateurs et crédibles pour améliorer leur productivité agricole et leur sécurité alimentaire.
Le G8 s’est récemment donné pour objectif de mobiliser pour le GAFSP, sur une période de 3 ans, une somme supplémentaire de 1,2 milliard de dollars.