Programme français interdit en AlgĂ©rie : Driencourt met “son grain de sel”

Programme français interdit en AlgĂ©rie : Driencourt met “son grain de sel”

Le ministère de l’Éducation Nationale a pris des mesures pour interdire l’enseignement des programmes français dans les Ă©coles privĂ©es du pays. Ces dĂ©cisions visent Ă  rĂ©duire l’influence française en AlgĂ©rie en luttant contre la culture française. L’ancien ambassadeur de France en AlgĂ©rie, Xavier Driencourt, considère ces mesures comme une partie de la souverainetĂ© algĂ©rienne.

Xavier Driencourt a soulignĂ© que les autoritĂ©s algĂ©riennes ont fait des efforts pour restreindre l’enseignement de la langue française aux Ă©lites urbaines, notamment en empĂŞchant la rĂ©ouverture du centre culturel français Ă  Tizi Ouzou et en interdisant l’ouverture de nouveaux centres culturels en AlgĂ©rie, y compris Ă  Sidi Bel Abbès, Oran et Biskra, malgrĂ© le dĂ©sir des universitĂ©s locales.

L’une des consĂ©quences immĂ©diates de ces interdictions concerne les Ă©lèves de près de 400 Ă©coles privĂ©es en AlgĂ©rie qui suivaient des programmes français et prĂ©paraient le baccalaurĂ©at français Ă  Alger. DĂ©sormais, ils devront passer leur baccalaurĂ©at en France, ce qui implique un voyage d’une semaine, l’inscription aux examens, la demande de visa et l’achat de billets d’avion.

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L’appel de Driencourt Ă  rĂ©duire le nombre de consulats algĂ©riens en France

Driencourt a implicitement appelĂ© la France Ă  rĂ©agir en rĂ©duisant le nombre de consulats algĂ©riens en France, soulignant que cette dernière a acceptĂ© l’ouverture de deux nouveaux consulats algĂ©riens en plus des dix-huit dĂ©jĂ  existants.

L’ancien ambassadeur reconnaĂ®t que les dĂ©cisions algĂ©riennes s’inscrivent dans le cadre de l’exercice de la souverainetĂ© du pays. Cependant, il souligne que cela remet en question les dĂ©clarations politiques sur la « coopĂ©ration culturelle » ou le « partenariat exceptionnel » et que l’objectif rĂ©el de l’AlgĂ©rie est d’Ă©liminer l’influence française.

Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que Xavier Driencourt critique les dĂ©cisions souveraines de l’AlgĂ©rie. Depuis son dĂ©part de son poste d’ambassadeur, il est devenu un expert français de premier plan sur les questions algĂ©riennes, tant du cĂ´tĂ© de la droite que de l’extrĂŞme droite. Il est notamment connu pour sa campagne visant Ă  rĂ©viser l’accord sur la migration signĂ© entre l’AlgĂ©rie et la France, car il accorde des avantages particuliers aux ressortissants algĂ©riens en matière de visas, de travail, d’Ă©tudes et d’activitĂ©s Ă©conomiques par rapport Ă  d’autres MaghrĂ©bins.

L’Ă©volution des relations franco-algĂ©riennes suscite des inquiĂ©tudes. Les rĂ©ponses de chaque cĂ´tĂ© aux actions de l’autre ont le potentiel de compliquer davantage les relations bilatĂ©rales. La France et l’AlgĂ©rie ont une longue histoire partagĂ©e, et ces dĂ©cisions rĂ©centes soulèvent des questions sur l’avenir de cette relation.

Les dĂ©cisions du ministère de l’Éducation Nationale en AlgĂ©rie et les rĂ©ponses de l’ancien ambassadeur français soulignent l’Ă©volution des relations diplomatiques entre les deux pays. La France doit trouver un Ă©quilibre entre le respect de la souverainetĂ© algĂ©rienne et la prĂ©servation de ses intĂ©rĂŞts culturels et Ă©ducatifs en AlgĂ©rie.