Programme d’investissement dans le chemin de fer, M. Talaï : « Création d’une société mixte SNTF-Stadler »

Programme d’investissement dans le chemin de fer, M. Talaï : « Création d’une société mixte SNTF-Stadler »

Les 64 locomotives acquises en 2006 et livrées à partir de 2009 ont coûté 448 milliards de dinars à l’Etat algérien.

Une nouvelle avancée vient d’être enregistrée dans la modernisation de la SNTF. Un accord, paraphé hier, « sera signé officiellement la semaine prochaine avec le géant suisse Stadler pour créer une société mixte de droit algérien, spécialisée dans la maintenance, le montage et la fabrication des rames électriques et du matériel ferroviaire.»

Cette annonce a été faite, hier, par le ministre des Transports qui s’est rendu à l’Entreprise publique économique de réalisation d’infrastructures ferroviaires à Alger. Interrogé par El Moudjahid sur le début de construction des rames en Algérie, Boudjemaâ Talaï, sans donner de date précise, fait part de la disposition de la compagnie Stadler de passer rapidement à cette deuxième étape qui est celle de la construction des rames, sur place.

Qualifiant l’opération de « réussite certaine », le ministre souligne que les partenariats technologiques dans le domaine ferroviaire sont « indispensables.» Pour mener à bon port ce projet, M. Talaï recommande, outre l’inévitable aspect économique, de prendre en considération le volet social, lié à la « formation et au transfert de technologies », précisant que l’Algérie mettra les moyens nécessaires. Aux responsables du projet, le ministre des Transports dira qu’« une telle joint-venture nécessitera le respect de la loi dont les transcriptions seront incluses dans ce pacte qui, avant sa signature, devra être validé, d’abord, par le Conseil de participation de l’Etat.» Ce projet important, le ministre compte l’élargir aux Douanes. « On doit travailler comme c’est le cas dans l’aérien. Quand une pièce manque, on doit la trouver dans l’atelier », ajoute M. Talaï. Les 64 locomotives acquises en 2006 et livrées à partir de 2009, faut-il le préciser, ont coûté 448 milliards de dinars algériens. Quant aux investissements dépensés dans le renouvellement du parc de la SNTF, ils sont à hauteur de 127 milliards de dinars.

Renouvellement du rail : l’Autriche comme partenaire

Répondant aux questions des journalistes, le ministre précise que le programme d’investissement du Président Bouteflika dans le domaine du ferroviaire est classé parmi « les plus importants au monde.» Et d’ajouter : « On a une stratégie claire pour que le réseau ferré international soit exploité de manière moderne.» M. Talaï a, par ailleurs, mis l’accent sur l’amélioration de la qualité des services offerts par la SNTF à ses clients, conformément aux standards internationaux, afin d’inciter les voyageurs à opter davantage pour le transport ferroviaire que les transports routier ou aérien. S’agissant du transport des marchandises, il a appelé les gestionnaires de la SNTF à développer cette activité, notamment pour les produits miniers, agricoles et énergétiques afin d’atteindre un objectif de 20 à 30 millions de tonnes de marchandises transportées au lieu des 13 millions de tonnes actuellement.

A propos du métro aérien, le ministre, laconique, indiquera qu’il s’agit uniquement d’une idée de projet qui nécessite maturation.

Quant à la gestion des gares routières, le ministre dira qu’elle sera ouverte au privé « dans les prochains jours.» Sur la  modernisation d’Air Algérie,  M. Talaï indique : « C’est une priorité et cette opération sera entamée novembre courant ».

Par ailleurs il précise que « quand les moyens nationaux ainsi que les capacités existent, on n’ira jamais à un appel d’offres international.»

D’autre part il y a lieu de souligner qu’un autre projet, lié à la fourniture d’engins pour le renouvellement du rail, est signé entre « Infrafer » et « Infrarail » avec le partenaire autrichien «Plasser-Theurer.» Ils sont 70 cadres, techniciens et ingénieurs algériens qui seront formés en Autriche et en Algérie. Les deux entreprises algériennes, dira le ministre, « vont créer des partenariats pour augmenter leurs capacités.» Objectif : « l’investissement public doit profiter à l’entreprise algérienne.» Aujourd’hui, il déplore que l’ancien rail, dans sa totalité, se trouve aujourd’hui dans une situation dégradée. Selon les orientations du ministre, la SNTF doit adopter des méthodes de gestion modernes et mettre en œuvre les plans de développement prévus dans ce secteur par les pouvoirs publics. Long de quelque 4.000 km actuellement, le réseau ferroviaire national devra atteindre, à l’horizon 2020, un total de 12.500 km connectés aux infrastructures portuaires, aéroportuaires et logistiques.

Fouad Irnatene