L’Algérie continue de rationaliser ses importations. L’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) vient d’émettre une nouvelle note précisant les conditions pour la domiciliation bancaire des opérations d’importation au second semestre 2025. Cette initiative, qui s’inscrit dans une démarche plus large de régulation et de transparence, vise à préserver les réserves de change et à encourager la production nationale.
Une domiciliation bancaire unique pour plus de contrôle
Dans sa note adressée aux banques le 12 août, l’ABEF a précisé que le programme prévisionnel d’importation pour le second semestre 2025, exigé pour la domiciliation des opérations d’importation dans le cadre du « Fonctionnement » ou de l’« Équipement », doit être domicilié auprès d’une seule banque. Cette condition s’applique à la plupart des opérateurs économiques.
Il y a toutefois une exception pour les grandes entreprises qui peuvent, si nécessaire, répartir leurs opérations sur plusieurs banques, à condition d’en informer au préalable le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. L’ABEF a également rappelé que les banques ont l’obligation de déclarer ces programmes prévisionnels au ministère à la fin de chaque mois, afin d’assurer un suivi rigoureux. Les opérateurs économiques demeurent quant à eux juridiquement responsables de l’authenticité des informations fournies et du respect de la règle de domiciliation unique.
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Un contexte marqué par des ajustements récents
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans la continuité des initiatives lancées le 9 juillet, exigeant des importateurs un programme prévisionnel d’importation validé par le ministère du Commerce extérieur. Bien qu’ils aient prolongé le délai initial pour la validation de ce document jusqu’au 10 août 2025, cette nouvelle condition avait entraîné le blocage de nombreuses marchandises dans les ports.
Pour désengorger la situation, plusieurs décisions exceptionnelles ont été prises début août. La Direction générale des Douanes a d’abord autorisé le dédouanement des marchandises bloquées, à condition que les importateurs s’engagent à présenter le document lors de leurs prochaines opérations. Le ministère du Commerce extérieur a ensuite annoncé la libération de toutes les marchandises bloquées dans les ports, aéroports et zones sous contrôle douanier, y compris celles expédiées avant le 3 août 2025.
Objectif : rationalisation et soutien à la production nationale
Le ministère des Transports a clarifié l’objectif de ces mesures dans une correspondance aux directions des transports, soulignant qu’elles visent à « renforcer la gouvernance économique et de rationaliser les opérations d’importation ». Cette démarche s’inscrit dans une politique plus large de préservation des réserves de change, de lutte contre la fuite des devises et, surtout, de soutien à la production locale en limitant l’importation de produits déjà disponibles sur le marché intérieur.