Ils étaient des dizaines à se présenter, hier, devant le siège de l’AADL (Agence d’amélioration et de développement du logement) pour exprimer leur mécontentement et leur angoisse de ne pas bénéficier d’un logement dans le cadre de la formule location-vente.
Las d’attendre depuis voilà maintenant près d’une décennie, les souscripteurs algérois au programme complémentaire de 65.000 logements et dont les dossiers sont jugés recevables revendiquent toujours leur droit. Des sit-in périodiques de protestation sont organisés aux fins d’alerter qui de droit sur la nécessité d’une réelle prise en charge des doléances des futurs bénéficiaires qui, au regard de leur situation sociale (des cadres moyens ou de simples fonctionnaires pour bon nombre d’entre eux), ne peuvent prétendre ni à un logement social ni à celui de type promotionnel.
Après la lueur d’espoir née ces derniers mois, suite à la promesse du règlement du problème, ces citoyens s’impatientent, d’autant qu’ils n’ont pas encore été appelés à payer la première tranche du prix du logement, alors qu’ils ont déposé leur dossier en 2001 pour certains, 2002 pour d’autres.
Un programme de 4.000 logements est, pour rappel, réalisé par la CNEP banque, dans la périphérie d’Alger. Le projet de réalisation est confié à une filiale de la caisse d’épargne, aujourd’hui dénommée Assur Immo. Dans une déclaration, en avril dernier, le directeur général de l’AADL, M. Mohamed Khabache, avait indiqué que les autorités ont identifié des assiettes foncières à Alger destinées à accueillir 4.000 unités pour lesquelles postulent plus de 142.000 souscripteurs. Il a également affirmé que la liste des bénéficiaires de ces logements se fera en fonction de critères fixés en concertation avec des délégués représentatifs des postulants.
« La distribution de ces 4.000 logements se fera en fonction de critères déterminés avec des délégués représentatifs, ou encore sur la base du décret exécutif n° 08-142 de 2008, fixant les règles d’attribution du LPL », a-t-il affirmé.
Néanmoins, il y a lieu de rappeler que le ministre de l’Habitat, M. Noureddine Moussa, a évoqué ce sujet à l’issue de son audition par le Président de la République le mois dernier. En effet, interrogé sur la suppression de la formule location-vente de l’AADL, le ministre a fait savoir que parmi les nombreuses raisons de cette suppression figure le financement du programme qui est passé du Trésor public à l’épargne publique. Selon lui, lancé en 2001, le programme AADL avait connu des problèmes et accusé beaucoup de retard dès le début. « Après le séisme de 2003, il a fallu revoir toutes les techniques de construction de logements et introduire le parasismique, ce qui avait entravé la mise en œuvre du programme », a-t-il expliqué. Il a réitéré, en outre, que tous les postulants ayant eu l’accord de l’AADL et payé les droits de souscription ont eu ou auront leur logement, ajoutant que « la demande est tellement forte qu’elle équivaut à la construction d’une ville comme Constantine, à titre d’exemple ».
Soraya G.