La réforme des institutions de l’Etat qui passe par une justice crédible et indépendante et un renforcement du pluralisme politique, constitue l’axe principal autour duquel s’articule le programme électoral du candidat Ali Benflis pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain.
M. Benflis, qui entamera « symboliquement » sa campagne électorale à partir de Mascara, terre natale de l’Emir Abdelkader, propose dans son « projet de renouveau national » de « réformer l’Etat et ses institutions, réformer le modèle de développement économique ainsi que le modèle de développement humain et social ».
Pour ce faire, il envisage la consolidation de l’indépendance de la justice par « la révision des modes d’accès à la fonction de magistrat, le renforcement des droits de la défense et le renforcement de la protection du magistrat et sa responsabilisation ».
Benflis, promet également la révision du dispositif juridique relatif au Conseil supérieur de la magistrature ainsi que les statuts des différentes fonctions et professions judiciaires et parajudiciaires, de procéder à un nouveau découpage de la carte judiciaire et créer des juridictions de proximité et de juridictions spécialisées de manière à rapprocher le justiciable de la justice.
Dans le volet politique, le candidat indépendant préconise de « restaurer la norme constitutionnelle de la limitation à deux quinquennats du mandat présidentiel », engager un dialogue politique national pour approfondir et consolider la démocratie, mettre en place un Pacte national contre la corruption et la révision de loi électorale.
Pour ce qui est de la politique extérieure, il ambitionne de réviser la carte du déploiement diplomatique et consulaire en fonction des intérêts de l’Algérie ainsi que de la présence d’une communauté nationale dans le pays hôte, d’impulser la diplomatie économique et culturelle afin d’accompagner le développement économique et social.
Cet objectif nécessite la création de missions économiques et commerciales dans les principaux pays partenaires commerciaux et dans les pays qui représentent un marché porteur pour les exportations.
Pour une meilleure prise en charge de la communauté algérienne à l’étranger, il est envisagé la modernisation et la réorganisation des représentations consulaires qui seront à même d’ »assurer une meilleure prise en charge de nos concitoyens résidents à l’étranger, moderniser la présence consulaire et améliorer la protection consulaire de tous les Algériens à l’étranger ».
Pour une Stratégie nationale de développement
Selon son programme électoral, Benflis mènera, s’il est élu, des actions dans le cadre de la promotion et le développement des relations internationales, notamment vis-à-vis du Maghreb, de l’Afrique, et de tous les partenaires de l’Algérie.
Parachever la professionnalisation de l’ANP, réduire la durée du service national à une année et initier au plan régional la proposition d’un « système de sécurité coopérative régional », sont autant de mesures qu’il compte prendre dans le domaine de la sécurité publique et nationale.
Dans le domaine économique, il propose « une Stratégie Nationale de Développement qui se donne l’ambition d’engager un processus de renouveau économique et d’inscrire l’économie nationale dans une perspective durable de développement et de sortie de la rente ».
« Durant la période 2014-2019, la transformation institutionnelle conduira à l’instauration d’un Etat stratège et régulateur, intervenant de manière intelligente pour développer sa stratégie économique », lit-on dans ce programme.
Le plan de réforme qui sera mis en place, durant les cinq prochaines années, vise, entre autres, à atteindre un taux de croissance hors hydrocarbures de 7% en moyenne à partir de 2017, à porter la part de l’industrie dans le produit intérieur brut, au minimum, à 15% à l’horizon 2019, à accroître nos exportations hors hydrocarbures afin qu’elles atteignent au minimum la barre des 5 milliards de dollars en 2019.
Le secteur informel, qui occupe une place démesurée dans l’économie, fera l’objet d’une stratégie dédiée, alliant incitations à la formalisation et mesures de lutte contre la fraude.
Des mesures dans les secteurs financiers et bancaires accompagneront ce plan.
Il s’agit de réduire la pression fiscale en ramenant le taux d’imposition des entreprises à 20% dès 2015, de supprimer progressivement la TAP à la fin 2017, le financement des collectivités locales sera alors en partie assuré par la nouvelle fiscalité locale.
Selon le document, dès 2015, les Lois de Finances seront basées sur un prix du baril de pétrole proche des prévisions internationales et une nouvelle Loi organique des lois de Finances (LOLF) sera introduite afin de mettre en place un système de programmation budgétaire pluriannuel de moyen terme.
Il sera question aussi d’assurer la dépénalisation effective de l’acte de gestion et d’inscrire au moins deux banques publiques dans un contrat de gestion avec un partenaire international reconnu.
Sur le plan social, M. Benflis propose aux Algériens de revoir les mécanismes de solidarité nationale et du filet social et la création d’un fonds, durant l’année 2015, appelé « Soundouk Enafaka », et dans le domaine de la santé il s’engage au 2e trimestre dans l’élaboration et la mise en œuvre du Programme Prioritaire de Modernisation des Structures de Santé. A la fin 2015, aura lieu la révision de la carte sanitaire et de la politique de prévention.
D’autres chantiers tels que l’éducation, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, l’aménagement du territoire, la culture feront l’objet également de réformes, dans le programme du candidat Benflis.