PROGRAMME D’APPUI À LA DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE : La production de moules et d’huîtres en débat à Béjaïa

PROGRAMME D’APPUI À LA DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE : La production de moules et d’huîtres en débat à Béjaïa

L’atelier régional organisé à cet effet avait pour mission d’assurer le suivi et d’orienter les promoteurs dans une démarche qui respecte autant les bonnes pratiques que la qualité du produit.

Les conchyliculteurs (éleveurs de moules et d’huîtres) des wilayas de l’est du pays (Béjaïa, El- Tarf, Annaba, Skikda et Jijel) se sont réunis dernièrement à la bibliothèque municipale de Béjaïa. Ils ont assisté à un atelier régional, organisé dans le cadre du Programme d’appui à la diversification économique (Diveco2), financé par l’Union européenne à hauteur de 15 millions d’euros. L’atelier a été animé par un expert français, qui avait pour mission d’assurer le suivi et d’orienter les promoteurs dans une démarche qui respecte autant les bonnes pratiques que la qualité du produit, notamment en matière sanitaire. On a indiqué, à ce propos, que le certificat sanitaire est considéré comme la pièce maîtresse avant toute mise sur le marché du produit, qui doit être soumis aux analyses. On a indiqué en outre que des échantillons sur l’environnement d’élevage (eau, plancton) seront prélevés pour être analysés, sous l’égide de l’administration de la pêche et des services vétérinaires. Il existe, pour ce faire, trois laboratoires, situés à Draâ Ben Khedda, à Aïn Bénian et au CNRDPH. Ce n’est pas pour rien qu’à l’issue de cet atelier, les participants ont formulé quatre recommandations dans l’optique du développement de la filière dont celle relative à l’agrément sanitaire. On avait préconisé de renforcer la logistique pour assurer la continuité de la mise en place du programme de suivi des établissements de conchylicoles, la mise en place d’un programme de promotion et de vulgarisation, éclaircir et vulgariser les procédures établies pour la délivrance de l’agrément sanitaire et sensibiliser les conchyculteurs à adhérer au programme de suivi sanitaire de leurs établissements.

À Béjaïa, trois investisseurs ont réalisé leurs projets, deux produisant des moules et le troisième produisant des moules et des huîtres. Quelque 4 t de moules ont été déjà produites, mais il est attendu que la production atteigne à moyen terme une centaine de tonnes pour chacun des établissements, selon les prévisions de la direction de la pêche de Béjaïa. Huit autres projets d’élevage, dont quatre pour le loup et la daurade avec une capacité unitaire de 600 t annuellement, seront par ailleurs réalisés avant la fin de l’année en cours.

Le montage financier est en cours. L’État intervient en soutenant l’activité par un crédit d’exploitation, financé à 100% sans intérêt, et par un prêt à 70% du montant de l’investissement, les 30% restants étant à la charge du promoteur. La banque est prête à y participer à condition, explique-t-on, d’avoir des garanties. Mais lorsque l’on sait que l’investisseur doit apporter aussi, comme apport personnel, entre trois et quatre milliards de centimes, le projet n’est pas à la portée du premier venu. Toutefois, comme la délivrance de la concession a été “suspendue jusqu’à nouvel ordre”, en raison d’une saturation des capacités d’installation, on comprend par là que le créneau suscite un engouement certain. Malheureusement, toutes les concessions projetées sont situées sur la côte Ouest, la côte Est étant soumise à plusieurs contraintes, parmi elles “l’extrême pollution des eaux”.

M. Ouyougoute