Profitant de l’impunité et du laxisme des pouvoirs publics, Les commerçants offrent à leurs clients un Aïd à rideaux baissés

Profitant de l’impunité et du laxisme des pouvoirs publics, Les commerçants offrent à leurs clients un Aïd à rideaux baissés
profitant-de-limpunite-et-du-laxisme-des-pouvoirs-publics-les-commercants-offrent-a-leurs-clients-un-aid-a-rideaux-baisses.jpg

Ce n’est pas une surprise, cette année encore, l’Aïd à rideau baissé n’a pu être évité. Les chiffres et les déclarations rassurantes des responsables de la Direction du commerce et ceux de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) se sont envolés durant les deux jours de l’Aïd, une fête pendant laquelle la pénurie était très ressentie par les Oranais qui peinaient à s’approvisionner en aliments essentiels et surtout à bénéficier de soins médicaux, avec de longues files d’attente causées par le nombre élevé des personnes blessées notamment le jeudi, jour du sacrifice.

Hier, le 2ème jour de l’Aïd a coïncidé avec un vendredi, du coup, la quasi-totalité des commerçants ont prolongé leur repos, faisant fi des instructions de la tutelle quant au défi d’un Aïd sans pénurie.

Mais sur le terrain, la permanence n’a pas été respectée, ce qui explique le rush des Oranais sur les produits alimentaires de base à la veille de l’Aïd. C’était pratiquement l’image de toutes les communes de la wilaya, les commerçants toutes activités confondues ont baissé le rideau pour profiter de l’Aïd en famille, au détriment de leurs clients, les rares magasins d’alimentation générale qui ont ouvert ont été pris d’assaut.

«On est habitués à ce scénario depuis plusieurs années, les chiffres annoncés par les responsables à travers les journaux, ne sont pas effectifs sur le terrain, on peut comprendre ces commerçants qui veulent eux aussi profiter de l’Aïd avec leurs enfants, mais parfois la nature du travail oblige», dira contrarié un citoyen. La question qui se pose est, est-ce que les mesures annoncées à l’encontre des commerçants qui ne répondent pas à l’appel seront mises en exécution par la tutelle ?

Pour la plupart des citoyens interrogés, la réponse est claire: «Ces commerçants dictent leurs lois, ils n’ont peur de rien, et les précédentes fêtes religieuses nous ont montré cela». Pour un père de famille: «la Direction du commerce n’a pas pu contrôler les prix des légumes et les autres aliments de première nécessité, comment voulez-vous qu’elle impose ces mesures sur les commerçants qui forment un lobby que personne ne peut mettre dos au mur, donc on ne s’attendra pas à grande chose, le citoyen est livré à lui-même, seul aux premières lignes de la bataille contre les difficultés de la vie». La tutelle imposera-t-elle sa loi, ou cette énième infraction passera impunément inaperçue ?

Jalil Mehnane