Produits nationaux et exportation,Normalisation : à quand une culture ?

Produits nationaux et exportation,Normalisation : à quand une culture ?

Seules 1 100 entreprises ont été certifiées en 2010 et le nombre de produits certifiés, valables à l’exportation, n’a pas dépassé 110 !

La plupart des entreprises algériennes n’accordent pas d’importance à la normalisation de leurs produits, à savoir les certifier selon les normes internationales de qualité. Pourtant, ce label (étiquette mise sur l’emballage attestant de la conformité du produit aux exigences des instances spécialisées dans le contrôle de qualité) est indispensable pour une large commercialisation au marché national, ainsi, et surtout, pour l’exportation.

En dépit de l’important soutien financier des pouvoirs publics aux entreprises pour normaliser leurs produits, ces dernières hésitent toujours et se contentent de vendre leurs produits sur le marché interne.

«L’Etat a mis une enveloppe de cinq milliards de dollars pour la mise à niveau des entreprises, notamment pour améliorer leur système de management et la qualité de leurs produits. Toutefois, les entreprises semblent désintéressées par cette aide importante car les investisseurs nationaux méconnaissent l’importance d’une telle démarche. La normalisation d’un grand nombre de produits locaux nécessite encore du temps à cause de cette hésitation», a déploré, hier, Mohamed Chaieb Aïssaoui, directeur général de l’Institut algérien de normalisation (Ianor), lors d’une conférence-débat organisée au siège du journal El Moudjahid. «La normalisation des produits est une culture à acquérir.

Un travail de sensibilisation doit être mené à cet effet pour expliquer la nécessité et l’apport de cette action», a-t-il estimé. L’exportation d’un produit nécessite qu’il soit conforme aux normes de qualité exigées par le pays destinataire.

Mais cela ne pose aucun problème, puisque la certification par l’Ianor est suffisante. «Les normes de certification sont universelles et les dirigeants des entreprises aspirant à exporter leurs produits n’ont qu’à se rapprocher de l’Ianor», a expliqué le même responsable. Des efforts ont été faits et des acquis importants ont été enregistrés ces dernières années en la matière, mais les résultats restent, selon M. Aïssaoui, en deçà des attentes, vu les potentialités existantes.

«Notre pays est actuellement à la 46e place au niveau de la norme ISO, deuxième dans le monde arabe après l’Egypte et troisième en Afrique après l’Afrique du Sud et l’Egypte», a-t-il indiqué. Ce classement concerne la mise en place des normes et moyens d’accréditation (laboratoires).

Mais si l’on compare cette position et la quantité des produits nationaux certifiés et ceux exportés par nos entreprises, on estime que le résultat est quasi insignifiant. «Seuls 110 produits nationaux ont été certifiés en 2010 et le nombre d’entreprises ayant bénéficié de ce visa n’a pas dépassé le 1 100», a souligné M. Aïssaoui. C’est dire que ces entreprises fabriquent pratiquement le même genre de produits. Pourtant, regrette-t-il, le processus de normalisation ne coûte que cinq millions de dinars et l’Etat prend en charge quatre millions de dinars.

Les investisseurs nationaux sont si avares, qu’ils ne peuvent dépenser un million de dinars pour une démarche aussi importante et rentable ! Car, simplement, pour acquérir une normalisation, une entreprise doit fabriquer des produits de qualité, d’un coût raisonnable, dans un délai bien déterminé et aussi respecter les normes de la préservation de l’environnement. Ce que nos entreprises sont loin de réaliser…