Le ministre du Commerce, réuni hier, lundi, avec les exportateurs, semble déterminé à prendre en charge la problématique de l’exportation des produits algériens.
La cellule de suivi et de prise en charge des contraintes rencontrées par les exportateurs, installée en janvier dernier, devrait dans ce cadre identifier les préoccupations des exportateurs portant, notamment, sur la réglementation des changes, les formalités, les procédures douanières, ainsi que les difficultés relatives à la logistique.
Cette réunion a permis l’examen des contraintes ayant trait à la problématique de l’exportation des produits du terroir issus de matières premières subventionnées, aux autorisations des produits chimiques, aux préfinancements des exportations de produits agricoles frais ainsi qu’à la mise en place des plateformes à l’export dans les enceintes portuaires. A l’issue de la réunion, d’hier, le ministre du Commerce a réaffirmé l’engagement de son département ministériel à rester à l’écoute des exportateurs, en prenant en charge les contraintes soulevées à travers une coordination avec les secteurs et les institutions concernés.
La cellule de suivi des opérations d’exportation et de prise en charge des contraintes rencontrées par les exportateurs avait été installée le 20 janvier dernier. Elle est composée de représentants du ministère du Commerce, de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal).
Cette cellule a permis d’identifier les préoccupations des exportateurs portant, notamment, sur la réglementation du change, les formalités et procédures douanières, les mesures incitatives visant à promouvoir les exportations et les difficultés relatives à la logistique.
Faute de procédures et de référents juridiques clairs, l’exportation est devenue un acte économique périlleux susceptible de faire perdre du temps et de l’argent à ceux qui seraient tentés par l’aventure. Les difficultés sont multiples, à commencer par les banques qui exigent une «attestation de service fait» sur la base de laquelle l’exportateur sera autorisé à facturer. A cela viennent s’ajouter les problèmes de conditionnement et d’emballage qui se posent avec acuité en absence d’entreprises spécialisées.
Le problème s’est notamment posé pour la pomme de terre où les tubercules doivent être emballés et conditionnés selon les exigences du fournisseur. Et si pour les exportateurs de marchandises les démarches à accomplir ne sont pas simples, elles sont encore plus compliquées pour ceux qui optent pour l’exportation de services (confection de logiciel, études d’architecture et d’ingénierie, etc.). Ils n’ont, pour commencer, pas droit de recruter et de payer en devises du personnel étranger.
On comprend dès lors mieux pourquoi le segment des exportations ne représente que 5% des exportations globales du pays. Qu’il s’agisse de transport, de régimes douaniers, de tracasseries d’origine administrative, les récriminations sont multiformes.
Il n’en demeure pas moins que certaines entreprises ont réussi le pari comme le témoigne le nombre de produits détenant des certificats d’origine algérienne exportés vers la Grande zone arabe de libre échange (Gzale). Le nombre est passé de 891, en 2014, à 1 427 en 2015, selon une responsable à la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci).
L’augmentation, enregistrée en 2015, a été tirée par le nombre important de certificats visés par la Caci devant accéder au marché tunisien, même si l’Algérie et la Tunisie sont liés, depuis 2014, par l’accord commercial préférentiel. «Nous avons constaté que 591 certificats pour des transactions couvertes par l’accord de la Gzale concernaient la Tunisie.
Certains exportateurs ont visiblement trouvé plus d’avantages douaniers dans le cadre de la Gzale», explique la représentante de la Caci.
Assia Boucetta