ALGER – Un décret relatif aux procédures de certification et de contrôle des produits de terroir labellisés sera bientôt publié au Journal officiel, a indiqué mardi à Alger le directeur central de l’organisation foncière et de la mise en valeur et de la protection des patrimoines au ministère de l’Agriculture, Hamid Hamdan.
« Cet arrêté permettra l’installation des organismes de certification et de contrôle régulier des produits de terroir labellisés afin de s’assurer en permanence de leur conformité au cahier des charges », a expliqué M. Hamdan en marge d’une journée technique sur la mise en œuvre du système de reconnaissance, par les signes distinctifs de qualité, des produits de terroir, organisée par le ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche.
Soulignant l’intérêt de ce nouveau texte, il a affirmé que ces organismes, qui seront certifiés par ALGERAC (organisme algérien d’accréditation) et agréés par le ministère de l’Agriculture, auront la charge de s’assurer que le produit à certifier est conforme au cahier des charges et de vérifier sur le terrain que les conditions fixées dans le cahier des charges continuent d’être respectées dans la durée.
Une telle démarché s’impose pour l’Algérie, a estimé ce responsable qui a fait valoir que l’absence de tels organismes de certification pose un problème vis-à-vis des institutions internationales et l’Union européenne notamment.
Il a expliqué qu’actuellement, c’est l’Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne qui certifie, à titre transitoire, les produits de terroir alors que ce n’est pas sa mission: « Il ne peut pas être juge et partie à la fois. C’est-à-dire élaborer les cahiers des charges et certifier les produits en même temps ».
Il a affirmé que l’Algérie avait finalisé en 2014 les textes réglementaires relatifs à la labellisation des produits du terroir.
Actuellement, l’Algérie compte une soixantaine de produits potentiellement labellisables, selon M. Hamdan. Il a rappelé qu’à ce jour, deux produits ont été labellisés: la datte Deglet Nour de Tolga et la figue sèche de Béni Maouche.
« Un arrêté sur la labellisation de ces deux produits a été publié au journal officiel », a-t-il rappelé en assurant que ces produits sont, en conséquence, protégés par l’Institut national algérien de propriété intellectuelle (INAPI) et même par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
La prochaine étape concernera l’olive de Sig qui sera labellisée au cours du premier semestre de 2019.
Par ailleurs, il a fait part d’un projet de coopération avec l’Organisation des Nation unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) portant sur l’élaboration d’un catalogue des produits algériens de terroir.
Ce catalogue national, selon lui, devait contenir l’historique du produit, son terroir, sa portée culturelle, sociale et économique.
Evoquant l’impact de la labellisation des produits sur l’économie nationale et rurale en particulier, M. Hamdan a affirmé qu’elle permettait d’améliorer les conditions de vie des populations rurales en les encourageant à perpétuer leur savoir faire et à sauvegarder leur patrimoine tout en apportant une plus-value à leur produits.
Il a cité à titre illustratif la figue sèche de Béni Maouche, commercialisée actuellement à 1.200 DA/kg contre 400 DA auparavant: « Cette revalorisation devrait profiter aux producteurs et à leur familles ».
Il a par ailleurs estimé que la labellisation est également une opportunité pour développer l’éco-tourisme et les exportations hors hydrocarbures.