Faute d’une bonne gestion des importateurs, des spéculateurs profitent des situations, en augmentant les prix sur les anciens stocks
L’Ugca monte au créneau pour revendiquer sa position en tant que partenaire social et commercial, dans la prochaine tripartite.
L’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) interpelle le gouvernement sur la question relative à la réorganisation des marchés et les différents circuits de distribution des produits de large consommation. «L’augmentation des prix est attendue vers la fin du premier semestre 2013 et non pas au premier trimestre de l’année. Faute d’une bonne gestion des importateurs, des spéculateurs profitent des situations, en augmentant les prix sur les anciens stocks», a déploré hier, Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Ugcaa, lors d’une conférence de presse au siège de l’association culturelle El Djahidhia à Alger. Sans informer les organismes concernés, les grossistes et distributeurs des produits pénalisent les citoyens par des augmentations des prix de manière subite à commencer par le café, les haricots blancs secs et les lentilles. Accusant directement les grossistes du marché Semmar, M. Boulenouar, n’a pas mâché ses mots, tirant à boulets rouges sur les collectivités locales qui, à ses yeux, n’assument pas leurs responsabilités. «L’Etat est-il faible à ce point pour faire marche arrière devant le marché informel qui gangrène l’économie du pays?», s’est-il interrogé, avant d’ajouter que «l’Etat promulgue des lois et recule devant les spéculateurs pour éviter des émeutes». Hadj Boulenouar ajoute: «En connaissance de cause, nous avons déjà prévenu contre les augmentations abusives des prix. Mais, malheureusement, au lieu de prendre en considération ces avertissements, le ministre du Commerce a vite démenti toute hausse des prix», fera-t-il savoir.
Evoquant les causes de la hausse des prix de manière inattendue, le porte-parole de l’Ugcaa a avancé plusieurs facteurs. D’abord, le déficit de 30% en termes de production nationale, l’insuffisance flagrante des chambres froides afin de répondre aux besoins en cas d’intempéries, comme c’est le cas du premier trimestre 2012. La non-gestion des marchés par les APC, les conséquences de la mauvaise gestion du circuit de distribution à commencer par les importateurs, les distributeurs, les grossistes avant d’arriver au marché du détail. «C’est une chaîne de spéculation qui intervient tout le long du processus du marché national», dit-il tout en révélant qu’il existe «une très forte marge de bénéfice entre les marchés de gros et de détail, d’où les prix exorbitants dans les marchés de proximité». Intervenant en tant que force de proposition, le conférencier a revendiqué de manière officielle, la consécration de la journée du 28 janvier de chaque année, comme journée nationale des commerçants, afin de développer chez les commerçants et les consommateurs une véritable culture commerciale qui donne à chaque chose sa valeur réelle.
Par ailleurs, l’Ugcaa n’a pas manqué de critiquer les différentes tripartites. «Normalement, après chaque tripartite, nous devons assister à une amélioration du pouvoir d’achat des citoyens. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Après chaque tripartite, le pouvoir d’achat des citoyens se dégrade davantage», dit-il. Pour ce faire, l’Ugcca, a appelé le gouvernement, afin de l’associer à la prochaine tripartite. «Nous avons des choses à dire et à proposer pour l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens», selon Hadj Boulenouar. Le conférencier a revendiqué, de manière solennelle, la révision des lois régissant la fiscalité.
Ce n’est pas les commerçants qui sont derrière la dégradation de l’environnement du marché national, mais ce sont les lois qui régissent la fiscalité actuelle, qui encouragent le marché informel aux dépens du marché formel et du développement du secteur, selon le représentant de l’Ugcca..