Produits de large consommation : Un mécanisme de régulation « durable » bientôt opérationnel

Produits de large consommation : Un mécanisme de régulation « durable » bientôt opérationnel
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Les prix des produits de large consommation, dont le sucre et l’huile, seront bientôt « régulés » par l’Etat à la faveur de l’entrée en vigueur des textes d’application des lois relatives aux pratiques commerciales et à la concurrence, a indiqué hier, le conseiller du ministre du Commerce chargé de la Communication, M. Farouk Tifour.

Les textes d’application de ces deux lois, adoptées en juillet dernier, « entreront probablement en vigueur au cours du deuxième trimestre de cette année », ce qui va « doter l’Etat d’un mécanisme de régulation durable des prix », a expliqué M. Tifour à l’APS.



L’Etat pourra ainsi « intervenir à travers trois principaux instruments que sont le plafonnement, la fixation ou l’homologation des prix de certains produits alimentaires et industriels » afin d’ »éradiquer toute forme de spéculation à l’origine d’une flambée injustifiée des prix », a-t-il poursuivi.

« Les ministères du Commerce, de l’Agriculture et de l’Industrie se penchent actuellement sur la définition d’un panier de produits de large consommation qui seront gérés par ces trois instruments », a-t-il précisé, assurant que son département ministériel, qui « suit de très près l’évolution des prix », était « plus que jamais déterminé à préserver le pouvoir d’achat des citoyens ».

LG Algérie

Les agents économiques concernés par la vente de ces produits seront « obligés » à déposer les structures des prix de leurs marchandises et services et à respecter les marges de bénéfices qui seront fixés par l’Etat, a-t-il encore expliqué, rappelant que les sanctions à l’encontre des contrevenants à ces nouvelles règles seront « sensiblement durcies ».

Les prix du sucre et de l’huile ont connu des augmentations brutales durant les derniers jours, ce qui a alimenté des protestations sociales et poussé le gouvernement à prendre une batterie de mesures exceptionnelles pour les juguler.

Un Conseil interministériel a décidé samedi d’exonérer les importateurs et transformateurs de sucre et d’huile, du 1er janvier au 31 août prochain, des droits de douanes, de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l’Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), ce qui les décharge de 41% de leurs obligations fiscales.

Interrogé sur le motif du choix de la date du 31 août, M. Tifour a expliqué que cette date était motivée par le « double souci du gouvernement de préparer sereinement les textes d’application des lois sur la concurrence et les pratiques commerciales, et d’éviter la flambée des prix du sucre et d’huile durant le Ramadhan », coïncidant cette année avec le mois d’août.

Revenant sur la déclaration du ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada qui avait assuré dimanche que les prix du sucre et d’huile allaient baisser davantage dès la mi-février, M. Tifour a expliqué que le recours à l’importation des matières premières entrant dans la transformation de ces deux produits (bénéficiant de réductions fiscales et douanières) ne se fera qu’à la mi-février après l’épuisement de leurs stocks actuels. « Les stocks déjà en circuit, c’est-à-dire chez les détaillants et les grossistes devraient s’épuiser d’ici la fin de ce mois et ceux existant au niveau des producteurs le seront vers la mi-février », précise-t-il.

C’est à ce moment là, à savoir mi-février, poursuit-il, que les importateurs et les producteurs commenceront à répercuter les nouvelles exonérations fiscales sur les coûts et les prix.

La baisse attendue dès la fin de cette semaine des prix du kilogramme de sucre et des 5 litres d’huile de table respectivement à 90 DA et à 600 DA, n’est donc par liée à ces mesures mais à « une intervention financière de l’Etat qui a décidé de payer aux producteurs le manque à gagner engendré par l’application des prix plafonnés », a tenu à rappeler le représentant du ministère.

Questionné sur le sort des prix de ces produits après l’expiration des huit mois (janvier-août), le responsable du ministère du Commerce n’a pas écarté une éventuelle intervention similaire du gouvernement « à chaque fois que la conjoncture l’exige ».

« Le ministère continuera à observer les prix et si l’application du nouveau mécanisme de régulation s’avère insuffisante après le 31 août, rien n’empêche le gouvernement d’intervenir une nouvelle fois ».

« ça sera une lutte sans merci contre la spéculation et les pratiques illicites que nous voulons réussir avec le soutien de nos agents de contrôle », a-t-il conclu.

Le plan quinquennal d’investissement public (2010-2014) prévoit le recrutement de 7.000 agents de contrôle du commerce.