Exit les subventions généralisées des produits de large consommation ? c’est en tout cas ce qu’a laissé entendre, hier, le ministre du commerce, mustapha benbada lors de son passage sur les ondes de la chaîne iii.
Pour le ministre, en effet, il est important de réfléchir à d’autres mécanismes de soutien des produits de base dont bénéficient toutes les franges de la société. Son argument ? Un jour ou l’autre le pays n’aura pas les moyens financiers de sa politique de soutien.
«Il faut créer un moyen ou une alternative pour que le soutien aille ira directement aux gens défavorisés», propose-t-il. Le ministre trouve illogique que les subventions des prix de la farine, de l’huile et du sucre profitent à tout le monde y compris les fabricants de gâteaux, de limonades et autres produits. «Cet aspect sera ouvert aux débats après les élections législatives pour éviter que cette question ne soit exploitée politiquement», précise M. Benbada.
Evoquant les conséquences de la crise financière européenne sur l’économie de notre pays, le ministre a estimé qu’il faut se préparer à y faire face du fait que 70% de nos importations se font en euro. «Si cette crise persiste, nos recettes d’hydrocarbures connaîtront une baisse. En outre, la facture des importations de produits de base va sûrement connaître une hausse qui va provoquer une inflation», a-t-il estimé.
Pour y faire face, M. Benbada suggère de se tourner vers les marchés asiatiques «qui restent une alternative ». Au sujet de la lutte contre la fraude et le commerce illicite, le ministre a indiqué que près de 5 000 interventions ont été effectuées par les agents du contrôle pendant les premiers neuf mois de l’année en cours. Durant cette période, il a été procédé également à la fermeture de 6 500 commerces. Et pour pallier le manque de contrôleurs, le ministère compte en embaucher 5 000 emplois en 2012.
En outre, six milliards de DA ont été débloqués pour l’achat de véhicules afin de permettre à ces agents de contrôle d’assurer leur mission dans de bonnes conditions. En ce qui concerne l’augmentation du prix du pain à 10 DA, décidée récemment par certains boulangers de la région du sud-ouest du pays, le ministère a souligné que ceux-ci n’ont pas le droit d’augmenter le prix du pain.
«Les boulangers ont bénéficié des avantages comme l’exonération de la taxe sur l’environnement et la baisse de l’impôt forfaitaire de 12% à 5%», souligne-t-il avant d’annoncer aussi que le ministère des Finances est en train de préparer des mécanismes grâce auxquels les boulangers peuvent accéder à un crédit bancaire pour pouvoir acquérir des générateurs électriques qui leur éviteront des pertes en cas de coupure d’électricité.
Mokhtar Kedada