Le trafic aux frontières se concentrait jusqu’alors aux carburants, au tabac, à la friperie, aux pneus, à l’alcool et aux matériaux de construction. Il s’intéresse désormais aux bananes. Vendu, encore récemment, en Algérie à des prix très bas, ce fruit était exporté frauduleusement vers la Tunisie et le Maroc.
Depuis que le prix des bananes caracole à presque 600 DA en raison de l’interdiction de leur importation, la transaction est assurée dans le sens inverse dès lors que son prix est plus bas dans les deux pays voisins. Le kilo de bananes est vendu en Algérie à environ 5,5 dollars américains, alors qu’il ne dépasse pas le dollar aux États-Unis, en Europe et dans le reste du monde.
Naturellement, les contrebandiers se sont “convertis” en “importateurs” de bananes.
Le phénomène est particulièrement marquant dans les communes de la wilaya de Tébessa frontalières avec la Tunisie. La marchandise, en provenance de ce pays, est cédée à 250 DA le kilogramme, pratiquement la moitié du prix affiché du côté de la capitale Alger et autres grandes villes. À savoir alors à qui profite exactement la politique du gouvernement de ne plus autoriser de programme d’importation de ce fruit ?