Le marché des cosmétiques, de la parfumerie et des produits dermo-cosmétiques, en algérie, a enregistré un boom spectaculaire ces dix dernières années. des produits en tous genres et pour toutes les bourses s’y trouvent, même ceux des grandes firmes européennes et américaines, comme l’oréal, nivea, pierre fabre, garnier, gemey, maybelline etc. les produits français, bénéficiant d’une excellente image de marque auprès du consommateur algérien, s’imposent, toutefois, sur le marché.
La majeure partie des importations est représentée par des produits de consommation courte de type «grand public» (maquillage, crèmes de soin, gels douche, savons, déodorants, parfums et shampooings…) et des produits dermo-cosmétiques. Pour autant, ces parfums et cosmétiques sont fortement concurrencés par les produits contrefaits. Ces derniers estampillés aux marques internationales sont écoulés sur le marché parallèle. Indétectables pour le simple consommateur, ils reproduisent à l’identique le packaging, le numéro de code barre, le numéro de référence et la certification du produit original. Quant à leurs prix, ils défient toute concurrence. A la place des Martyrs, à Alger, la clientèle est composée majoritairement de femmes. Leurs produits phares : le maquillage et les crèmes de soins. Cédés à des prix très attractifs sur des étals de fortune, ces deux produits sont écoulés comme des petits pains. «Nous écoulons la totalité de notre marchandise. Le client, même s’il connaît la provenance du produit, l’achète», déclare Mounir, un vendeur ambulant, expliquant que «le prix est, de manière générale, l’élément déterminant dans le choix d’un produit». Chose que les clientes confirment. Sabrina soutient que «les produits proposés par les vendeurs ambulants ont les mêmes effets que ceux exposés dans les grandes vitrines de la capitale. Pourquoi débourserais-je 1.500 DA pour un fond de teint alors que je peux l’avoir à seulement 250 DA ?». Meriem partage son avis. Expliquant que son revenu est assez limité, elle opte pour des produits contrefaits, beaucoup plus abordables. Ces produits contrefaits peuvent aussi être vendus dans les magasins de cosmétiques. Le vendeur propose à sa clientèle le produit original et le contrefait. «Le client doit choisir ce qui lui convient», déclare Mourad, un vendeur de produits cosmétiques à Alger. Seulement, le consommateur oublie un facteur primordial en achetant ces produits contrefaits. Souvent, ces derniers ne répondent pas aux normes de qualité. Ce qui influe négativement sur la santé du consommateur. Dans ce sens, Wassila soutient qu’elle a souffert «pendant plus de trois mois d’un érythème de la peau». «J’ai appliqué une crème de soin contrefaite. Dès la première utilisation, j’ai ressenti des picotements au niveau du visage. Quelques jours après, je me suis retrouvée chez le dermatologue», raconte- t-elle. Wassila n’est pas un cas isolé. Plusieurs personnes ont eu des complications dermiques suite à une application de produits cosmétiques ou parfums contrefaits qui, souvent, échappent aux outils de contrôle. Sur ce point, M. Zaki Hariz, président de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), explique que «ces laboratoires utilisent des formules codées». «Le produit est reproduit à la perfection. Même si le consommateur consulte la composition du produit, il ne pourra pas déceler l’original du contrefait», poursuitil. L’autre point relevé par M. Hariz est le manque de moyens au niveau des laboratoires de contrôle de qualité. «Les laboratoires algériens ne disposent pas de moyens assez performants pour effectuer les analyses nécessaires», a-t-il précisé. Pour remédier à ce déficit, il recommande au consommateur d’être plus vigilant. «Il faut que le client soit plus responsable. Pour ce faire, il devrait éviter ces produits et acquérir une culture de consommation plus raisonnée», dit-il. LES MARQUES LOCALES BOUDÉES PAR LE CONSOMMATEUR Pour ce qui est des marques locales, elles sont souvent boudées par le consommateur, en dépit d’une offre de plus en plus croissante et un risque de contrefaçon beaucoup moindre. Les consommateurs se tournent majoritairement vers des produits venus de l’étranger. Souhaitant bénéficier de gammes diversifiées de grandes marques internationales, et ce, à des prix relativement abordables, ils achètent des produits importés. La notabilité de la marque et la qualité du produit constituent sans équivoque les principales motivations d’achat. «C’est vrai que les marques locales inondent le marché, mais je préfère acheter des produits étrangers. On est plus sûr de leur efficacité que ceux localement produits», soutient Sofiane. Pour lui, «les grandes marques étrangères ont fait leurs preuves sur le marché mondial». «Les labels locaux ? Ils ne font pas le poids avec les grandes marques étrangères », renchérit, de son côté, une mère de famille. «J’ai utilisé deux crèmes anticellulite, une locale et une autre étrangère. Vous pouvez deviner le résultat !», s’est-elle exclamée. Néanmoins, certains clients optent pour ces produits locaux. Souvent moins chers, ils font le bonheur des maigres portefeuilles. «Les produits locaux sont beaucoup plus abordables que ceux des grandes marques internationales. C’est principalement pour cette raison que certains clients les préfèrent», affirme Mourad. Le marché des dermo-cosmétiques connaît, lui aussi, un essor sans précédent. Encore, relativement chers pour la classe moyenne, ces produits s’imposent peu à peu sur le marché local. Souvent vendus dans les pharmacies, ils sont cédés entre 1.000 et 4.000 DA. «La gamme de produits est très diversifiée. Le choix revient au client et à sa bourse. Certaines marques, comme Uriage, Roc, Vichy, La Roche Posay, sont beaucoup plus chers que des marques comme Nivea…», explique un pharmacien à la rue Didouche-Mourad. «Mais en dépit d’une gamme de produits très larges, les plus vendus restent, de loin, les crèmes solaires et les écrans totaux», a-t-il encore fait savoir, précisant que dans le cas des dermo-cosmétiques, les produits contrefaits sont assez limités sur le marché. Pour contrecarrer ces pratiques frauduleuses, plusieurs marques étrangères se sont installées en Algérie. Dans la capitale, ils ne sont pas moins de cinq grandes marques. Même les autorités ont pris certaines mesures pour protéger le consommateur et préserver l’image des marques. Rym Boukhalfa