Produits alimentaires : quelles sont les raisons de la baisse soudaine des prix ?

Produits alimentaires : quelles sont les raisons de la baisse soudaine des prix ?

Après un mois de Ramadan marqué par une flambée des prix des produits alimentaires, ces derniers jours, la mercuriale semble revenir à des niveaux abordables, au plus grand soulagement du citoyen. Quelles sont donc les raisons de cette baisse soudaine des prix ?

Prix du poulet, le bonheur des uns fait le malheur des autres

Le poulet fait partie des aliments qui ont connu la baisse des prix la plus sensible. Celui-ci est passé de 450 DA/kg à 280 DA/kg. Si cette chute fait le bonheur des consommateurs, les aviculteurs ne la voient pas du même œil.

Le vice-président de l’Association nationale des aviculteurs, Chérif Hamza, a qualifié le prix actuel de la volaille de « catastrophique » et d’« illogique ». Selon lui, si cette tendance baissière se poursuit, les éleveurs risquent d’essuyer de lourdes pertes, et beaucoup d’entre eux seront contraints de mettre la clé sous la porte. Et cela engendrera une situation de pénurie à l’horizon de l’Aïd El Adha.

Chérif Hamza explique la chute brutale du prix de la volaille par trois facteurs : la disponibilité de l’aliment pour poulet (soja et maïs) ; la multiplication exponentielle du nombre de poussins ; l’importation, en janvier, d’un grand nombre de poules pondeuses.

Prix des fruits et légumes, une baisse saisonnière « normale »

Les prix des fruits et légumes ont connu, eux aussi, une diminution importante. Ainsi, la pomme de terre est passée de 120 DA/kg à 60 DA/kg, soit une chute de 50 %. La raison en est les grandes quantités récoltées dernièrement sur les wilayas du littoral et de l’intérieur du pays.

La baisse des prix concerne également plusieurs autres légumes et fruits de saison. Au niveau du marché de gros de Boufarik, la tomate, le poivron, l’aubergine et l’oignon sont proposés à 60 DA, la courgette et les petits poids à 70 DA, le haricot vert à 200 DA et la carotte à 35 DA. Côté fruits, les abricots sont passés de 400 DA à 220 DA et la pastèque de 90 DA à 70 DA.

Il s’agit donc d’une baisse saisonnière « normale » due à l’abondance des récoltes pendant le mois de mai. Quant aux autres produits alimentaires, à l’instar de l’huile de table et des différentes pâtes, ils sont désormais disponibles en quantité suffisante dans les supérettes.

Cela est dû essentiellement à l’augmentation des quantités produites dans les usines, à la baisse des prix des pâtes alimentaires, ainsi qu’à la décision du Président de la République d’interdire l’exportation des matières premières.

La sardine fait son retour sur le littoral algérien

Ces derniers jours, on assiste sur le littoral algérien au retour en masse des espèces marines, en particulier le thon et la sardine. C’est ainsi que l’offre sur le marché s’est retrouvée abondante et que le prix de la sardine à chuter de 1200 DA/kg à 300 DA/kg et 400 DA/kg.

Cependant, les prix des produits de la mer risquent de repartir à la hausse aussitôt que les espèces marines auront quitté les eaux territoriales algériennes. Le consommateur a donc tout intérêt à profiter de cette « accalmie » pour faire le plein de sardines et d’anchois.

Les inflexibles viandes rouges

Seule exception à la règle, les viandes rouges. En effet, celles-ci ont vu leur prix augmenter après l’Aïd El Fitr en dépit de la baisse de la demande. Ainsi, le kilogramme de viande de mouton s’écoule au marché de gros entre 1500 et 1600 DA, tandis que le kilogramme de viande de bœuf est proposé, en fonction de la partie, à un prix allant de 1280 à 1400 DA.

Le président du Comité national des vendeurs et des distributeurs de viande a expliqué au journaliste d’Echorouk que cette hausse des prix est due à la rareté et au coût excessivement élevé de l’aliment pour bétail. Ce dernier est passé, sur le marché noir, du simple au double. Si le quintal coûtait avant 4700 DA, il est désormais vendu 9500 DA.

Si la situation perdure, l’expert avertit que le prix du mouton atteindra des sommes records lors du prochain Aïd El Kébir. Il conclut son intervention en précisant que la solution pour conjurer la crise réside dans l’autorisation de l’importation de la viande fraîche et la révision des taxes douanières appliquées à l’activité.