le champ d’intervention des services de contrôle est bien précis : tout ce qui est lié à la transparence des transactions commerciales et à la qualité de commerçant fait objet d’un contrôle, et les activités informelles dépassent les prérogatives des brigades de contrôle
Il n’est pas encore opérationnel. Il le sera prochainement. Le ministère du Commerce est sur le point de mettre en place un système informatique d’alerte rapide pour la détection des produits avariés.
Il s’agit d’une opération-pilote d’une grande utilité pour les agents chargés du contrôle et de la répression des fraudes. Il permettra à ces derniers une intervention « rapide » et « efficace » et d’avoir toutes les informations possibles sur les cas suspects de produits avariés à l’image de ce qui s’est passé dernièrement à Batna où des cas de botulisme ont été recensés.
Cette année n’a pas échappé, malheureusement, à la règle. Beaucoup d’infractions ont été constatées en matière de pratiques commerciales mais aussi dans la qualité des produits alimentaires.
N’était la mobilisation des agents de contrôle, une « catastrophe serait déclarée », nous a affirmé récemment un responsable de la Direction du commerce d’Alger. Celui-ci a rappelé que le comportement du citoyen peut être un facteur de prévention.
« Nous n’arrivons pas à comprendre le comportement du consommateur qui au lieu d’aller vers une boulangerie pour acheter son pain, préfère le faire chez un revendeur, tout en sachant les risques auxquels il est exposé.
Ça se passe uniquement dans notre pays », a-t-il regretté.
Il a précisé que le champ d’intervention des services de contrôle est bien précis : tout ce qui est lié à la transparence des transactions commerciales et à la qualité de commerçant fait objet d’un contrôle.
Autrement dit, les activités informelles dépassent les prérogatives des brigades de contrôle. Sur le terrain, les infractions sont nombreuses. Citant à titre d’exemple, un commerçant qui exerce son activité sans registre du commerce.
Certains s’adonnent à une activité autre que celle motionnée sur le registre du commerce. A cela s’ajoutent les défauts de facturation ou l’absence de l’affichage des prix.
Sur cette dernière infraction, la réglementation oblige tout commerçant à afficher ses prix. Sauf que les marchands font mine d’ignorer cette réglementation.
Ils savent que la tâche de contrôle n’est pas facile, puisque eux-mêmes changent souvent de place ou d’activité. Les directions du commerce font également face à un sérieux handicap.
Le manque d’effectif et la formation des agents de contrôle qui prend beaucoup de temps. Au niveau de la capitale, c’est un agent de contrôle pour 500 commerçants. Autre maillon faible : 70% des effectifs sont des femmes.
Et avec les mentalités des commerçants qui ne se gênent pas de lancer des intimidations et menaces, il y a de quoi rendre la mission de contrôle difficile. Pour ce qui est du volet ayant trait à la formation, il a y a lieu de dire que la politique de recrutement « massive » suivie jusque-là n’est pas pour arranger les choses.
L’ensemble des directions du commerce ne disposent pas de moyens suffisants pour leur assurer une formation complète et efficace. Alors que par le passé, tous les agents de contrôle étaient formés dans des centres de formation spécialisés, aujourd’hui ce type d’infrastructures n’existe pas.
Et la formation des universitaires demande beaucoup de temps pour être lancée dans le bain. En attendant, on se contente des moyens de bord.
Amokrane H.