Produits alimentaires à la veille du ramadhan: Certains prix multipliés par dix

Produits alimentaires à la veille du ramadhan: Certains prix multipliés par dix
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Les produits alimentaires qui ont connu des envolées spectaculaires sont incontestablement le citron et l’ail. Il suffit de mettre les pieds au marché de son quartier pour se rendre compte que la mercuriale s’est envolée ces derniers jours pour atteindre des proportions exagérées, et ce, à la veille du mois sacré.

En fait, même s’il est vrai que les prix varient d’un marché à un autre, le constat que tout le monde peut faire est que les prix de certains fruits et légumes enregistrent chaque jour, et cela depuis plus d’une semaine, une augmentation de 5 à 10 dinars par jour. Mais les produits alimentaires qui ont connu des envolées spectaculaires sont incontestablement le citron et l’ail.



Pour cet agrume qu’on utilise pour savourer le bourek et la chorba, mais aussi pour faire du jus (les fameuses cherbat), a vu son prix multiplié par dix en l’espace de moins d’un mois. Cédé à 25 et 30 dinars/kilo début juillet, le citron se vend actuellement sur les marchés entre 200 et 300 DA.

Pourtant, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, n’a raté aucune occasion pour prendre en exemple ce fruit afin d’illustrer la maîtrise de son prix en rappelant que le kilo était proposé à 400 DA l’année passée. Outre le citron, le prix de l’ail enregistre à son tour des pics en ces jours qui précédent le carême. Lors d’une virée au marché Clauzel situé au cœur d’Alger, nous avons demandé au commerçant qui tient un étal combien coûte cette plante potagère. Le monsieur nous répond timidement qu’il est à 450 DA/kg.

Un mois plus tôt, il affichait 120 dinars seulement. La liste des produits alimentaires dont les prix ont été revus à la hausse est encore longue. Les haricots verts valent 140 dinars, la courgette, les carottes et le piment sont proposés à 80 DA le kilo, la tomate : 60 DA et la pomme de terre : 50 DA, soit une moyenne de 20 dinars de plus qu’il y a quelques jours seulement.

Pour leur part, les fruits de saison ne sont pas épargnés par cette spirale infernale de hausse des prix qui donne le tournis. Que vous soyez amateurs de pêche ou que vous préférez les raisins, le prix à payer est le même. Car il faut compter entre 120 et 140 DA/kg. Les fruits secs, que les Algériens ont l’habitude de consommer en grandes quantités pendant le ramadhan, n’échappent pas à la règle.

Ainsi, les pruneaux et les raisins secs se vendent respectivement à 850 et 600 DA le kilo. Les produits carnés sont pratiquement intouchables, notamment par les classes sociales les plus démunies dont les bourses sont déjà mises à rude épreuve. Un kilogramme de viande fraîche de veau avoisine les 1 000 dinars, le prix de l’agneau quant à lui varie entre 800 et 850 DA/kg.

Plus ou moins accessible, les consommateurs se rabattent sur la volaille dont le prix se situe autour de 320 DA/kilo. Interrogés sur les raisons de cette flambée devenue monnaie courante à l’approche de chaque mois de jeûne, les commerçants détaillants s’en lavent les mains et renvoient la balle aux grossistes et aux propriétaires des aires de stockage et de chambres froides.

Selon eux, ces barons achètent et stockent pratiquement toute la production de saison, réduisant ainsi l’offre sur le marché pour faire ensuite monter en flèche les prix. En attendant de trouver une solution à ce phénomène de spéculation d’avant et pendant le ramadhan, le consommateur continue de faire les frais d’une politique de régulation annoncée en grande pompe mais qui s’avère infructueuse.

Hafid Mesbah