Le ministre du Commerce a annoncé, hier, que l’Etat va plafonner les prix des produits destinés à la consommation.
«La liberté des prix sera cadrée par l’instauration d’un seuil à ne pas dépasser par les commerçants», a fait savoir El-Hachemi Djaâboub, en marge d’un séminaire sur la qualité organisé à Alger.
Cela interviendra prochainement à la faveur de la révision de la loi sur la concurrence à laquelle viendront se greffer certains amendements dans le sens de juguler la spéculation et le monopole qui minent le marché.
Ces mesures répressives ont déjà été discutées lors d’un récent conseil interministériel, a expliqué le ministre du Commerce, et permettront, une fois appliquées, de limiter les marges bénéficiaires des différents intervenants dans le marché dans le sens de réguler les prix et réprimer les dépassements, a affirmé le ministre.
L’actuelle loi sur la concurrence ne prévoit aucun outil pour astreindre les commerçants à pratiquer une fourchette de prix. Donc, il s’agit également de mettre en place des procédures législatives de régulation et de contrôle.
Cette mesure qui vise à asseoir un contrôle rigoureux sur les prix est salutaire à plus d’un titre si elle venait à être appliquée, en ce sens qu’elle freinerait l’hémorragie qui saigne à blanc les ménages et réguler le pouvoir d’achat, notamment des petites bourses rudement éprouvées par la folie de la mercuriale dans les marchés. Certains produits ont atteint des records inégalés ces dernières années.
Cependant, ces mesures sont à ne pas confondre avec les subventions comme c’est le cas du pain et du lait, puisque le ministre a parlé de contrôle des prix de manière rationnelle, c’est-à-dire sans léser les commerçants, qui eux aussi paient chèrement les produits.
Djaâboub a cité dans ce sens le cas des lentilles qui atteignent la barre des 180 DA récemment, en justifiant cette fluctuation par la cherté de son prix à l’importation. Par ailleurs, et dans le cadre de la lutte contre la prolifération du commerce informel, le ministre a indiqué que l’Etat a injecté 47 milliards de dinars pour la création de nouveaux espaces commerciaux, question d’absorber les marchands illicites et les canaliser dans un cadre légal au bénéfice de l’économie nationale et du consommateur.
El-Hachemi Djaâboub a évoqué dans ce sens le programme de 100 locaux professionnels par commune initié par le président de la République, tout en lançant un appel aux autorités concernées par le fléau du commerce informel à apporter leur grain de sel et contribuer efficacement à juguler ce phénomène.
Mokrane Chebbine