Production pétrolière : L’Algérie respectera son quota OPEP

Production pétrolière : L’Algérie respectera son quota OPEP

Un projet nouveau de transformation de phosphate pour la production d’engrais, d’une capacité annuelle de 35 millions de tonnes, « est en train d’être discuté avec des partenaires étrangers », a annoncé hier à Alger le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi.

Le projet s’inscrit dans la politique publique visant à développer le potentiel minier national pour répondre aux besoins internes et à la demande internationale, a indiqué M. Yousfi à des journalistes en marge d’une rencontre sur le secteur minier. Le ministre n’a donné de détails ni sur le lieu de la réalisation du projet ni sur la nationalité des partenaires étrangers.

La nouvelle politique des pouvoirs publics dans le domaine minier porte sur la période 2012-2016 et s’articule notamment sur le renouvellement des réserves existantes, l’intensification des efforts de recherche de nouvelles substances ainsi que le développement à grande échelle de certaines matières comme le phosphate, dont l’Algérie dispose de réserves « extrêmement importantes », indique le ministre.

Cette stratégie porte aussi sur la relance de l’activité d’exploration et de production aurifère dans le sud du pays en plus de la prospection de l’important potentiel algérien en diamant également dans le Sud, ajoute le ministre.

Il est « inconcevable que 75% des besoins nationaux en marbre soient importés

Concernant le retard accumulé dans l’exploitation du domaine minier, le ministre, et tout en déplorant ce fait, a appelé à plus d’efforts pour rattraper ce retard. « Le potentiel minier de l’Algérie est appréciable mais demeure méconnu, et malgré l’important effort fourni par l’Etat, le développement de ce potentiel reste très limité, alors que la carte géologique nationale n’a toujours pas été établie », a reconnu M. Yousfi.

La problématique des ressources humaines, notamment la formation, l’utilisation des nouvelles technologies, le faible niveau d’investissement dans le renouvellement des équipements et infrastructures ainsi qu’une production insuffisante pour les besoins du marché national ont été, entre autres, soulevés par le ministre qui juge « inconcevable » que 75% des besoins nationaux en marbre soient importés en dépit des réserves importantes que recèle l’Algérie. M. Yousfi a, en outre, affiché son mécontentement de l’accomplissement des missions de contrôle et de gestion du domaine minier par la police des mines, qui relève de l’Agence nationale de la géologie et du contrôle minier (ANGCM). Il s’agit, en particulier, de la gestion des sites à l’arrêt, le non-paiement des différentes redevances et l’application de la loi en matière de protection de l’environnement, indique le ministre, appelant les services de la police des mines à se montrer « intransigeants dans l’application de la loi ». Les accidents, parfois mortels, ont été également évoqués par le ministre selon lequel une moyenne de 2 à 3 morts par an en raison d’accidents liés à l’activité minière demeure un « taux élevé ». A cet effet, M. Yousfi a insisté sur l’urgence de résoudre ces contraintes et de relancer la recherche et l’exploration car, a-t-il dit, « il est temps pour le secteur minier de récupérer la place qui lui revient dans le développement économique du pays ». Evoquant les grandes lignes de la nouvelle politique de développement du secteur minier pour la période 2012-2016, adoptée récemment par le ministère, M. Yousfi a cité en particulier la valorisation du potentiel minier national comme le phosphate, notamment dans les régions de Bejaia et Sétif, le sel, le plomb zinc, le cuivre, l’or et les pierres précieuses (diamant) dans le Sud. La nouvelle stratégie porte également sur le développement d’une industrie minière nationale, particulièrement en ce qui concerne la transformation du phosphate pour la production d’engrais et la réforme du cadre juridique. Ce dernier volet a été notamment ponctué par la création du groupement MANAL (Manadjim Al Djazair) afin de prendre en charge tous les travaux d’exploration, de recherche et d’exploitation minière. Ce groupe est doté de cinq milliards de dinars pour accomplir ses missions, rappelle le ministre. Par ailleurs, sur un ensemble de 2.533 sites miniers, plus d’un demi millier font l’objet d’infractions de différents types, alors que 190 autres font objet de non paiement de redevances. Ce sont les opérateurs privés qui ont enregistré la plus importante part de dépassements, selon des données présentées par des cadres de l’ANGCM lors de la rencontre. En outre, le même organisme vient de lancer une opération portant sur le recrutement d’une trentaine d’agents pour renforcer les moyens humains de la police des mines, indique le président du conseil d’administration de l’ANGCM, Mohamed Taher Bouarroudj.

Production pétrolière

L’Algérie respectera son quota OPEP

L’Algérie respectera son quota de production pétrolière, même si ses capacités devraient être optimisées à la faveur de l’entrée en production de nouveaux gisements d’ici début 2013, a assuré le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi. « De nouveaux gisements pétroliers devraient entrer en production pour fin 2012 et début 2013, ce qui permettra à l’Algérie d’optimiser ses capacités de production. Mais cela ne veut pas dire que nous allons augmenter notre production », a affirmé M. Yousfi. Le ministre a tenu ses propos suite aux déclarations récentes faites par le ministre saoudien du Pétrole, Ali al Nouaimi, dans lesquelles il avait assuré que son pays disposait des capacités nécessaires pour augmenter son approvisionnement du marché international du brut. « Nous parlerons de cette question (hausse de l’offre) lors de la prochaine réunion de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) prévue en juin à Vienne », a poursuivi M. Yousfi. « Nous en parlerons également du rôle de l’Opep en ce qui concerne l’approvisionnement du marché », a-t-il ajouté. L’Algérie produit 1,2 million de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009, contre 1,4 mbj auparavant, soit moins de 200.000 b/j suite à la décision de l’Opep de réduire son plafond de production pour soutenir les cours du brut.