Production industrielle et agroalimentaire, La bataille de la mise à niveau

Production industrielle et agroalimentaire, La bataille de la mise à niveau
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Ce ne sont pas les opérations de contrôle de conformité qui le démentiront. Celles-ci n’ont pas surpris de révéler que les produits commercialisés ne répondent pas tous aux normes de sécurité conformes aux standards internationaux.

Que ce soit dans l’agroalimentaire avec ce que cela représente comme danger sur la santé du consommateur ou dans les équipements industriels. Sans aller trop loin, l’actualité immédiate offre des exemples édifiants. Une enquête menée par les services de contrôle du ministère du Commerce sur les appareils de chauffage à gaz a conclu que la quasi-totalité des appareils contrôlés étaient non conformes aux normes exigées.

Conduite entre fin 2014 et début 2015, cette enquête, effectuée à la suite d’une progression alarmante des cas d’accidents mortels liés à l’inhalation de monoxyde de carbone, indique que sur un total de 158 échantillons des appareils importés ou fabriqués localement, 155 étaient non conformes, soit près de 98% des appareils de chauffage contrôlés. Les opérations de contrôle ont ciblé les opérateurs à tous les stades de la distribution entre importateurs, producteurs, grossistes et détaillants.

Dans la région de l’Oranie, rien que durant la période allant du 1er juin au 31 juillet derniers, une quantité importante de produits alimentaires impropres à la consommation ou reconnus non conformes a été saisie. Sa valeur est estimée à près de 29 millions de dinars.

Ces saisies ont été effectuées à titre préventif dans les wilayas d’Oran, Aïn Témouchent, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès et Mostaganem à l’issue d’une opération de contrôle économique en amont et en aval de certaines activités à risque. Les pâtisseries, les crèmes glacées, les viandes et produits carnés, le lait et dérivés, les jus et boissons gazeuses ainsi que les restaurants et les fast-foods… sont les cibles des contrôleurs.

Ce sont là des échantillons d’exemples qui renseignent sur le manque à gagner en matière de respect des normes. Ailleurs dans l’automobile, c’est pour remédier à une espèce d’anarchie qu’un cahier des charges a été imposé aux concessionnaires au mois de mars dernier.

Les importateurs ont inondé le marché algérien de véhicules sous-équipés, ne répondant pas aux normes de sécurité, aggravant davantage les dangers qui pèsent sur la sécurité routière.

« Le marché algérien se caractérise par une prolifération de produits industriels, notamment importés, présentant une double caractéristique.

Des produits contrefaits de marque notoire et une sécurité en deçà des spécifications normatives utilisées au plan international », avait-il dit.

Ce responsable fera remarquer que l’Algérie ne dispose pas encore de moyens adéquats qui lui permettront d’assurer un contrôle permanent et efficient sur les produits industriels proposés au consommateur. Cela est valable aussi pour le commerce extérieur. Devant cet état de fait, les pouvoirs publics sont tenus de réagir.

D’abord par nécessité d’accroître la protection du consommateur, ensuite par l’obligation de se conformer aux standards internationaux en matière de mise en conformité, induite à la fois par les conventions internationales signées par le pays et la perspective d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce.

Un vaste programme de mise à niveau est en chantier. Dans le secteur de l’industrie, un dispositif normatif, similaire à celui de l’Union européenne, sera mis en place.

Ce dispositif, dont l’élaboration et la mise en œuvre seront menées conjointement par les ministères du Commerce et de l’Industrie et des Mines, sera inspiré de celui de l’UE, lequel s’appuie notamment sur le marquage « CE » (conforme aux exigences).

Le marquage « CE », qui est une déclaration de conformité par rapport aux directives européennes, est une indication que le produit respecte les normes européennes de sécurité et peut, ainsi, être vendu librement. Les moyens techniques de contrôle s’enrichiront en 2016 de la réception d’un laboratoire national doté de capacités d’analyse physicochimiques et bactériologiques, implanté à Sidi Abdallah (Zéralda).

Plus prosaïquement, et dans la perspective de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, c’est toute la réglementation sur les activités commerciales qui sera soumise à une rigoureuse mise à niveau pour se hisser aux standards internationaux.

La loi de février 2009 relative à la protection du consommateur sera complétée par d’autres textes qui renforceront le cadre législatif en ce qui concerne les droits universels du consommateur en matière de droit à la santé, à la sécurité, à l’information (étiquetage), à la présentation et aux choix du consommateur.

Une démarche d’ensemble à laquelle semble avoir donné un avant-goût, la campagne « Consommons algérien », qui aurait permis, selon les experts, de relever la conformité d’un certain nombre de produits algériens aux normes internationales mais avec des insuffisances liées à l’emballage et à l’étiquetage.