L’augmentation de la production industrielle est une priorité dans la stratégie du gouvernement, dont un programme d’investissement public de l’ordre de 450 milliards de DA a été retenu à cet effet », a indiqué le ministre de l’Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, jeudi dernier, lors de son passage à l’Assemblée populaire nationale (APN).
En réaffirmant la volonté du ministère de poursuivre la stratégie industrielle initiée dans le cadre du programme du gouvernement, le ministre assure être dans la logique du renforcement du tissu industriel existant et l’assainissement des dettes.
En pleine restructuration, le secteur industriel public sera au centre des préoccupations du département de l’industrie. Benmeradi a souligné que des infrastructures industrielles seront réalisées au cours des années 2010-2011 et « donneront l’élan escompté à la production industrielle sachant que des études y afférentes sont en cours de finalisation et permettront de prendre en charge un programme d’investissement de 540 milliards de dinars au profit du secteur public qui n’a bénéficié d’aucun programme depuis plus de 20 ans ».
Faisant dans la rétrospective, Benmeradi a révélé qu’une cimenterie a été créée en 2002 à la faveur d’un programme d’investissement de 141 milliards de dinars pour la production de 20 millions de tonnes de ciment par an à l’horizon 2020, a-t-il ajouté précisant que cela permettra, en sus de la production du secteur privé « la couverture des besoins nationaux et l’exportation d’une partie de la production ».
En réponse à une question sur l’industrie pharmaceutique en Algérie, M. Benmeradi a indiqué qu’un programme de développement du groupe Saidal a été adopté par le conseil des participations de l’Etat et doté d’un crédit d’investissement appuyé par le Trésor public de plus de 16 milliards de dinars pour la réalisation de 6 usines de production de médicaments. Il a affirmé qu’à l’horizon 2020, la production pharmaceutique connaîtra une relance qui permettra une couverture à 100% des besoins du marché.
Le gouvernement a adopté une série de mesures pour améliorer la place de Saidal dans la production nationale et le développement du secteur de la production pharmaceutique, notamment l’interdiction de l’importation de médicaments fabriqués localement et l’obligation d’un partenariat avec un opérateur algérien pour les investissements étrangers, conformément aux dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009, a ajouté le ministre.
Notons, par ailleurs, que les choses se précisent pour le projet d’une implantation du constructeur automobile Renault en Algérie. L’imminence du projet, comme n’a cessé de la rapporter les médias, il y a quelques mois, ne serait qu’un pavé dans la mare. M Benmeradi a balayé cette hypothèse.
« Il n’y avait pas de réelles négociations avec cette société sur la construction de véhicules en Algérie », a affirmé le ministre en répondant à une question sur le projet du constructeur français qui a été, à maintes fois, donné tantôt pour imminent tantôt pour mort-né. En revanche, le dossier Renault est classé dans la catégorie des projets en cours d’études préliminaires, a avoué le ministre, qui précise que Renault est prêt à investir dans le marché algérien, mais sous un nouveau projet.
« Ce constructeur français est prêt à investir en Algérie, après le rejet de sa première proposition », a-t-il ajouté, en soulignant que des études en cours, actuellement, au niveau de l’administration n’étaient pas encore parvenues au niveau du gouvernement.
Ainsi, les déclarations de Benmeradi signent-elles la fin de ce projet qui a, faut-il le rappeler, suscité de grandes aspirations de toute la population, en le percevant comme un projet qui insufflerait une nouvelle dynamique à l’industrie algérienne en mal de projets industrialisants.
Y. F.