Production d’hydrocarbures, Les assurances du gouvernement et la réalité du FMI

Production d’hydrocarbures, Les assurances du gouvernement et la réalité du FMI

La production algérienne d’hydrocarbures est en baisse continue. Alors que les autorités algériennes ont rassuré les Algériens suite aux spéculations qui ont suivi l’attentat de Tiguentourine, le FMI dresse une situation inquiétante de la production des hydrocarbures en Algérie.

La conclusion du Fonds monétaire international est préoccupante. La croissance du PIB réel de l’Algérie devrait s’établir à 2,7 pour cent en 2013, contre 3,3 pour cent en 2012, en raison de la baisse continue de l’activité dans le secteur des hydrocarbures. Le déclin de la production d’hydrocarbures se poursuit donc.

Si les responsables du secteur tentent de rassurer en dressant un tableau optimiste à propos de l’étendue du domaine minier national et des possibilités qu’il offre, les faits sont têtus et invitent à une profonde réflexion. Le FMI croit urgent pour l’Algérie de maîtriser ses dépenses courantes et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

«La production d’hydrocarbures continue de fléchir tandis que la consommation intérieure croît rapidement, ce qui pèse sur les exportations», a relevé la mission du FMI qui a séjourné récemment à Alger. Les capacités réelles de l’Algérie en matière de production des hydrocarbures à court terme, ne cessent de reculer, alors que les responsables du secteur persistent à minimiser ou à nier cette baisse de production.

Cette baisse a été amorcée pourtant en 2010. Selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), au début de cette année, «la production dans le secteur des hydrocarbures a poursuivi sa tendance baissière en 2012, avec -5,6%, contre -3,6% en 2011».

Ce résultat est perceptible au niveau de toutes les branches du secteur. En effet, l’excédent commercial de l’Algérie devra chuter de près de la moitié à fin 2013, en raison du recul des exportations des hydrocarbures, qui représentent l’essentiel des recettes du pays, et la hausse effrénée des importations, qui devraient boucler l’année sur le pic historique de 60 milliards de dollars.

Les chiffres des dix premiers mois de l’exercice en cours, confirmant un net rétrécissement de la balance commerciale, ont déclenché une série d’interrogations sur les grands équilibres de l’économie nationale, qui dépend très largement de la manne pétrolière.

Les perspectives pour l’année 2013 en matière de production d’hydrocarbures ne s’annoncent pas très bonnes, le secteur de l’énergie ayant connu, en ce début d’année, d’importants événements qui peuvent encore avoir un impact négatif sur la production.

A commencer par l’attaque de Tiguentourine et la problématique de la sécurisation des installations industrielles qu’elle a soulevée. Mais pour le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, la production n’a baissé qu’après les attaques terroristes du site gazier de Tiguentourine, à In Amenas.

La production des hydrocarbures en Algérie est «bonne» et ne connaîtra aucune baisse en 2013, mais bien au contraire une hausse par rapport à l’année dernière, à la faveur de l’entrée en exploitation de plusieurs puits de pétrole et de gaz découverts ces dernières années, avait déclaré le ministre qui n’a pas manqué de justifier une éventuelle baisse dans le secteur énergétique, en soulignant que l’Algérie dispose de puits de pétrole et de gaz en exercice depuis plus de 50 ans et qu’il est «normal que leur production soit en baisse».

Mehdi Ait Mouloud