En prévision de la consommation en matière d’énergies, l’Algérie va produire de l’électricité avec de l’énergie nucléaire. C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, hier devant la commission économique de l’Assemblée populaire nationale. « D’ici 10 à 15 années, nous allons produire de l’électricité à partir du nucléaire afin de satisfaire le besoin croissant de la population », a-t-il déclaré, ajoutant que « les tarifs de l’électricité ne vont pas augmenter ».
Abordant la sécurité des installations nucléaires, le ministre de l’Énergie a rassuré qu’elles ne représentent aucun danger, citant le cas de la centrale nucléaire de Aïn Oussera qui n’a enregistré aucun incident.
Youcef Yousfi a tenu à souligner que cette dernière n’est qu’un centre destiné exclusivement à la recherche et qui ne dispose que d’une capacité infime de 15 Méga Watt (MW) contrairement à celle de Fukushima du Japon qui a une capacité de 1 000 MW. Dans cette perspective, l’intervenant a tenu également à apporter certaines clarifications sur les dispositions très méticuleuses que son département doit envisager avant l’installation de ces centrales nucléaires.
À cet effet, il a indiqué qu’il s’agit de trouver un endroit non séismique abondant en eau le tout couronné par un personnel hautement qualifié qui veillera à garantir quotidiennement la sécurité de ces installations.
Sur une question sur la probabilité de scinder Sonatrach en deux divisions qui s’occupent chacune de gaz et d’électricité séparément, le ministre de l’Énergie et des Mines a catégoriquement écarté cette option. Selon lui, le personnel de cette entreprise étatique est hautement qualifié pour gérer conjointement les deux secteurs.
En outre, Youcef Yousfi a annoncé que son ministère programme, à partir de la semaine prochaine, un rencontre avec les investisseurs privés algériens afin de trouver les modalités de fonctionnement de l’énergie renouvelable en Algérie. À cet égard, la production locale est de mise, selon le premier responsable du secteur.
En ce qui concerne le projet Desertec, le ministre de l’Énergie a indiqué que les discussions sont toujours en cours avec la partie allemande en insistant sur l’idée selon laquelle la partie algérienne doit d’abord exprimer ces réels besoins et que le mode de fonctionnement doit prendre en compte la production locale des constituants du projet comme une priorité. Il a de plus annoncé que son département envisageait de réviser la loi minière de 2003. À cet égard, il a fait savoir que le privé est sollicité à investir dans l’électricité.
En ce qui concerne les activités Offshore de Sonatrach, le ministre de l’Énergie a indiqué que les travaux sismiques et géophysiques sont déjà entamés comme une première étape. S’agissant de la raffinerie de In Amenas, Youcef Yousfi a indiqué que l’endroit souffre de l’argile gonflée. Ce qui a nécessité l’idée de son transfert à un autre endroit.
Quant aux travaux de l’aménagement de Oued Amizour en mine de fer avec une entreprise australienne, le ministre de l’Énergie a signalé que l’étude de faisabilité de cette entreprise est remise en cause. Selon lui, il y a un grand risque sur, non seulement, l’environnement mais aussi et surtout sur la sécurité de la population qui vit juste à côté de l’oued. L’écoulement de boues ou de terre menacera la région. Par conséquent, une étude avec des spécialistes mondiaux est en cours.
Fawzi Khemili